Trois ans après l'installation des commissions (nationale et de wilayas) de la gestion des œuvres sociales, l'épineux dossier refait surface. C'est demain qu'auront lieu les élections pour le renouvellement de celles-ci. La première compte neuf membres et la seconde 450 membres choisis par les enseignants et les travailleurs dont le nombre est estimé à 700.000. Les syndicats sont divisés sur le mode de leur gestion. Certains plaident pour une gestion centralisée à travers la commission nationale et les commissions de wilaya. D'autres s'y opposent en mettant en avant plusieurs arguments. Ainsi, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) regrette qu'après trois ans de gestion, aucune promesse ne soit tenue par les membres des commissions, particulièrement, la mise en place d'une commission d'enquête et d'inventaire portant sur l'ancienne gestion. Le syndicat a toujours exigé la transparence dans la gestion avec des comptes rendus aux travailleurs, au moins une fois par an et l'affichage du bilan annuel. Pour Le CLA, les premiers bénéficiaires de l'argent des travailleurs sont les concessionnaires de voitures particulièrement Peugeot (4550 voitures), les agences de voyage et les membres desdites commissions. C'est pour toutes ces raisons que le CLA appelle tous les travailleurs du secteur de l'Education à un boycott massif des élections. Selon ce syndicat, « le budget annuel des œuvres sociales est de l'ordre de 1500 milliards de centimes dont 1250 milliards pour la seule commission nationale, le reste revenant aux commissions de wilaya ». Le syndicat précise, par ailleurs, que le budget de fonctionnement de ces commissions s'élève à lui seul à 15 milliards de centimes. Le CLA a fait savoir que 400 milliards de centimes sont investis dans des projets qui n'ont pas été réalisés. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura est sur la même longueur d'onde. Il ne comprend pas, dit-il, « le changement de position du ministère de l'Education et son parti pris pour une gestion centralisée des œuvres sociales ». Plus loin, notre interlocuteur n'écarte pas l'existence d'un « compromis » entre le ministère et les deux syndicats de secteur qui défendent l'option d'une gestion centralisée. Il pointera du doigt le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des personnels de l'Education et de la Formation (UNPEF). « Le compromis consiste, a-t-il expliqué, à soutenir les deux syndicats par le ministère en contrepartie de la paix scolaire ». Amoura se dit ferme. « Nous allons même envisager de porter plainte auprès du Conseil d'Etat pour non-respect des lois de la République notamment le décret présidentiel 303/82 portant gestion des œuvres sociales ». Le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba rappelle pour sa part, « que le choix de la gestion des œuvres sociales a été tranché en 2011 avec 36% des travailleurs favorables à la gestion à travers la commission nationale et des commissions de wilaya ». « On ne peut pas organiser un référendum chaque année », a-t-il affirmé. Notre interlocuteur a soutenu qu'il est encore trop tôt pour porter un jugement sur le travail de la commission. « Ses membres n'ont travaillé que 2 ans et non trois ans », a-t-fait remarquer. Boudiba a fait savoir que presque 550.000 travailleurs ont bénéficié des œuvres sociales. Pour lui, « il reste maintenant à définir, pour le prochain mandat, les priorités dans l'octroi des aides afin qu'aucun travailleur ne se sente lésé ou marginalisé ».