Cette année encore, la même situation perdure en raison de la complicité de certains administrateurs aux niveaux des hôpitaux publics mais également à cause de la complicité de collègues aussi bien chirurgiens que non chirurgiens. Malgré une circulaire ministérielle limitant la circoncision aux seules structures chirurgicales et aux seuls chirurgiens, malgré les complications recensées chaque année, malgré les spots radiophoniques et télévisés, malgré les annonces sur les quotidiens nationaux signalant les risques tant infectieux que traumatiques et psychologiques de ces circoncisions de masse organisées les derniers jours du mois de ramadan par différentes associations de bienfaisance, associations politiques et assemblées populaires communales (APC), nous assistons, cette année encore, à la même situation qui perdure en raison de la complicité de certains administrateurs aux niveaux des hôpitaux publics mais également à cause de la complicité de collègues aussi bien chirurgiens que non chirurgiens. Ainsi, dans certains hôpitaux, l'administration a joué le jeu en appliquant strictement la circulaire ministérielle et a laissé l'initiative aux services de chirurgie de gérer ce problème de circoncision de groupe avec les APC. Cependant, dans d'autres hôpitaux, l'administration a ignoré complètement le personnel médical du service de chirurgie en donnant son accord pour la circoncision de dizaines d'enfants le même jour sans que ces derniers ne soient examinés au préalable, mettant le service de chirurgie et le bloc opératoire devant le fait accompli. Les salles du bloc opératoire vont se retrouver envahies par les citoyens en tenue de ville, sans qu'aucune notion d'asepsie ne soit respectée. Ces jours là, le bloc opératoire ressemblait plus à un marché qu'à une structure sanitaire. Si nous prenons pour exemple le service de chirurgie urologique du CHU de Bab El Oued, plus de 100 enfants sont prévus. Ils sont répartis sur trois jours sans parler des autres services de chirurgie générale, d'orthopédie…Il faut signaler également que plusieurs cas de circoncisions échappent au contrôle des autorités du fait qu'ils sont effectuées dans des écoles et des mosquées. Un phénomène qui est, certes, en baisse, mais qui continue à faire des malheurs au sein des familles les plus démunies. Sous prétexte d'accomplissement d'un devoir religieux, la clochardisation de la médecine et de la chirurgie a atteint un niveau tel qu'il est urgent de trouver des solutions à ce phénomène qui se répète sans cesse.