Pour le New York Times, les visages de la nouvelle guerre froide ont déferlé sur le scrutin présidentiel américain pour fuiter des informations confidentielles et favoriser le candidat Trump au détriment de Clinton empêtrée également dans l'affaire des « e-mail-gate ». Elle est au cœur de la crise américano-russe sans précédent. La tension est dangereusement alimentée par les accusations lancées, à quelques jours de son départ de la Maison Blanche, par le présiden Obama tirant à boulets rouges sur la Russie qualifiée de « petit pays » et Poutine rendu responsable des cyberattaques qui ont ciblé les serveurs du Parti démocrate et les proches de la malheureuse candidate Hillary Clinton. Des dizaines de milliers de messages de responsables démocrates et du directeur de l'équipe de campagne, John Podesta, ont été mis en ligne en 2016, particulièrement à l'approche de la ligne d'arrivée du scrutin. Lors de sa dernière conférence de presse, tenue vendredi à la Maison Blanche, Obama a annoncé une riposte qui se veut dure et sans concessions, en représailles explicites et publiques qui seront décidées au moment opportun. « Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons réagir », a-t-il martelé. La course aux armes numériques révèle les enjeux de la mondialisation finissante dont les craquements se font déjà entendre dans la guerre perdue en Syrie, entérinant la marginalisation des Etats-Unis, et la montée des mouvements populistes et « souverainistes » aux Etats-Unis et en Europe. Obama est-il réfractaire au verdict des urnes ? Si Moscou a rejeté les accusations « gratuites et non professionnelles », tout en appelant à apporter des preuves irréfutables, le président élu Trump a évoqué la démarche partisane de la Maison Blanche. « Si la Russie, ou toute autre entité, faisait du piratage, pourquoi la Maison-Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour réagir ? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu'après la défaite d'Hillary ? », a-t-il écrit sur Twitter. Le bras de fer continue au Congrès annonçant une enquête parlementaire. A l'horizon se profile, la nouvelle guerre mondiale cybernétique initiée par le programme d'espionnage massif de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) dénoncé par Edward Snowden. Le nom de code ? Prism ciblant notamment 38 pays ou ambassadeurs européennes, des pays du Moyen-Orient des « adversaires idéologiquement traditionnels » et des alliés tels que le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l'Inde et la Turquie.