Après deux ans d'absence, la ville du vieux rocher récupère enfin son festival international de malouf, au grand soulagement de ses quelque 400 musiciens, ses 60 chanteurs interprètes et bien sûr ses milliers de mélomanes. Organisé sous la houlette du Ministère de la culture et de la wilaya de Constantine, le festival international du Malouf, dont le slogan cette année est dédié à la femme avec comme titre «Femmes et voix», débutera à partir de demain et ce jusqu'au 7 de ce mois-ci. M. Said Zerouala, commissaire du festival, était très heureux d'étaler les principaux points du festival lors d'une conférence presse «A l'origine, le festival se faisait à Constantine, puis il a été confié pendant deux ans à Skikda et cette année il revient dans sa ville natale». Ce petit déménagement n'a pas empêché au comité d'organisation d'acquérir de l'expérience, la preuve pas moins de six pays étrangers seront présents, des pays frères, selon M. Zerouala. Pour ce dernier, il y aura des invités de marque, des artistes de renom tels que la diva libanaise Ghada Shbeir qui est aussi docteur en musicologie à l'Université de Beyrouth et qui a raflé plusieurs prix, M Zerouala ira jusqu'à affirmer que sa voix est meilleure que celle de Faïrouz. Il y aura également le chanteur interprète turque Hallil Karaduman qui est en même temps un fou de Kanoun et sans doute l'un des meilleurs joueur de cet instrument au monde. Une autre femme docteur en musique sera invitée, il s'agit de la Tunisienne Sonia M'Barek, trois fois lauréate du prix Zine Al Abidine Ben Ali. Pour les troupes locales, le bon point c'est que les trois gagnants de la dernière édition du festival national du malouf, en l'occurrence Righi Abbas, l'association Errachidia de Mascara et l'école El Inchirah de Constantine prendront part à cet important événement. Dans un autre registre, des Master class seront organisés pour les élèves et les jeunes, sous l'égide de grands maîtres nationaux et étrangers, tels que Halil Karaduman pour l'instrument du Kanoun, Sonia M'Barek pour les techniques du chant et Ahmed Aouabdia sur le luth arabe. Autre innovation des organisateurs, plusieurs conférences auront lieu en présence de professeurs et d'artistes locaux et internationaux. Les thèmes choisis tourneront autour de le Mouashah et le Zadjal, le rôle de la femme dans la musique arabe et enfin sur l'authenticité et la modernité de la musique arabe. Pour la logistique, un site internet a été créé pour l'occasion www.maloufestival.dz et un écran géant sera placé dans la grande place de la Brèche. Enfin, on nous signalera que trois grandes figures de la musique constantinoise seront récompensées : Thorya Bendris chanteuse des années 50 qui a été sollicitée par le FLN, Maya Saidani docteur en musicologie et originaire de la ville, sans oublier El Hadj Mohammed Tahar El Fergani. Toutes les soirées débuteront à 20 h sur invitation.