Pessimistes, les experts algériens de climatologie ne comptent pas trop sur le sommet de Copenhague, prévu les 7 et 8 décembre, pour régler définitivement la problématique du réchauffement et changements climatiques. C'est du moins l'avis des experts qui ont intervenu, hier au forum El Moudjahid, pour débattre de la stratégie africaine qui doit être présentée lors des travaux de ce sommet. «Il faut savoir qu'en Afrique, les problèmes liés à cette question ne sont pas les mêmes. Nous avons, par exemple, des pays qui utilisent du gaz alors que d'autres utilisent du bois. Ce n'est pas évident de trouver une stratégie commune. C'est pour la trouver d'ailleurs que le comité africain se réunit actuellement à Addis-Abeba autour du réchauffement climatique. Par ailleurs, du côté de l'Occident, on parle déjà de se rencontrer dans six mois autour de la même question. Ce qui signifie que la solution au problème du réchauffement climatique ne sera pas adoptée à Copenhague», estime Khaled Boukhalfa, expert de l'environnement et de la climatologie. Cela dit, s'il y a divergence de stratégie, il y a convergence dans le rejet des pays africains concernant la réduction de l'émission du gaz de serre. «Ce sont les pays développés qui polluent et c'est l'Afrique qui subit. Ces pays doivent nous indemniser, nous donner les moyens pour nous protéger contre le réchauffement et non nous appeler à réduire notre développement qui est déjà réduit», explique Mostefa Kara, représentant de l'agence nationale des changements climatiques. Chose que, pour le moment, les pays développés ne peuvent pas faire, notamment avec la crise financière. «Il nous faut 17.000 milliards d'euros. Quel pays accepterait de donner cette somme ?», ajoute-t-il. Pour revenir au sommet de Copenhague, les USA acceptent d'y participer, eux qui ont boudé le traité de Kyoto. «Obama y participe mais il n'aura pas les mains libres. Il est confronté aux contraintes et lobbies économiques face à la crise financière», estime M. Boukhalfa. Concernant l'Algérie, affirment les intervenants, elle a pris des mesures pour réduire l'émission de gaz de serre par l'installation, entre autres, de l'énergie solaire. «Il faut trouver une solution rapidement car le risque est grand. Dans quelques années, nous assisterons à des phénomènes naturels nouveaux. Il faudra penser à mettre en place des cellules de veille et d'alerte car il ne faut pas oublier que les changements climatiques entraînent des incidences sociales et économiques», soutient un représentant de l'Office national de la météorologie.