Aminatou Haidar, 43 ans, la Pasionaria des partisans de l'indépendance du Sahara Occidental, met l'Espagne officielle devant ses responsabilités et pousse le Maroc dans ses derniers retranchements. Au 20e jour de la grève de la faim pour protester contre son expulsion manu militari par le Maroc d'El Ayoun, la capitale sahraouie occupée, le 14 novembre dernier à son retour d'un voyage aux Etats-Unis, où elle reçu le prix Civil Courage des droits de l'homme de la Train Foundation, la mère de Mohamed et de Hayat est «déterminée à aller jusqu'au bout». Dans sa protestation elle insiste sur le fait qu'elle n'est pas venue à Lanzarote, aux Canaries, par sa «propre»volonté mais qu'elle a été «forcée» après avoir «été enlevée, détenue, torturée» par le Maroc persiste et signe. Son seul « but est de retourner à El Ayoun, «où vivent mes enfants, avec ou sans passeport», dit-elle réitérant son refus à l'offre du gouvernement espagnol de lui accorder un passeport espagnol. «Je n'ai jamais demandé la nationalité espagnole ou italienne», dit-elle défiant Rabat de la traduire en justice. «Si le Maroc a quelque chose contre moi, qu'il me traduise en justice et advienne que pourra» ! Sur sa fiche d'entrée, elle avait inscrit qu'elle était résidente au Sahara Occidental. Cette vérité a été interprétée comme «un déni de sa nationalité marocaine» par les autorités du …royaume. Dans leur confusion générale, elles reproduisent l'expérience vécue par Mohamed VI ! Ailleurs, c'est le branle-bas diplomatique. Le Sénat et deux syndicats espagnols (CCCO et UGT) demandent à leur gouvernement de faire pression sur le Maroc. Face à l'intransigeance de Rabat, Madrid a sollicité la médiation du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon et le «soutien»des Etats-Unis, qui se sont déclarés «préoccupés» par l'état de santé de la «Gandhi sahraouie» lauréate du prix Robert Kennedy pour les droits de l'homme en 2008. Le sénateur américain, Patrick Leahy, a estimé mercredi devant le Congrès, que le Maroc ne pouvait continuer à commettre ces violations sans avoir à en répondre. Plusieurs Prix Nobel dénoncent «les réactions brutales» de Rabat