Agitation Le ton est donné, les déclarations et les communiqués se multiplient à la faveur de la prochaine présidentielle. La scène politique renoue, ces derniers jours, avec l?effervescence qui la caractérise à chaque fois que la présidentielle pointe à l?horizon. Tentés par le prochain rendez-vous électoral, des hommes politiques sortent de leur mutisme. Les déclarations et les communiqués remplissent les pages des quotidiens nationaux. S?exprimant en son nom personnel alors qu?il fait partie du groupe des «onze», Mokdad Sifi s?est dit inquiet quant à la liberté de mouvement du pouvoir exécutif qui peut aisément, selon lui, «frauder et garantir un passage en force pour un second mandat de Bouteflika», chose facilitée par «le retrait de l?institution militaire de la scène politique». L?ancien Chef du gouvernement sous Zeroual a déclaré que le groupe des «onze» «n?est pas un front anti-Bouteflika» mais que son rôle est de «prévenir la fraude et faire en sorte que la présidentielle à venir se déroule dans les meilleures conditions possibles». Il a ajouté qu?à l?issue de sa réunion qui doit se dérouler aujourd?hui, le groupe «va s?atteler à rédiger un mémorandum relatif à l?ensemble des atteintes à la Constitution commises par le président Bouteflika». Un autre ancien Chef du gouvernement, Sid-Ahmed Ghozali, estime, lui, que «les élections sont faussées d?avance» et que la prochaine présidentielle consacrerait «une nouvelle confiscation de la volonté populaire (?)». Intervenant sur la proposition du groupe dont il a refusé, par ailleurs, de faire partie pour «divergences», proposition relative à l?intervention de l?armée pour garantir la neutralité des autres institutions lors de la prochaine élection, Sid-Ahmed Ghozali a eu ce mot : «Il n?y a pas de classe politique.» A la faveur du prochain rendez-vous électoral, ce ne sont pas seulement les hommes politiques qui s?expriment, mais également les hommes ayant appartenu à la grande muette. Estimant que «la fraude a déjà commencé en faveur du président Bouteflika», le général à la retraite Rachid Benyellès a toutefois pris la décision de se porter candidat, tout en s?interrogeant : «Faut-il aller à un scrutin et cautionner une fraude déjà consommée ?». En guise de réponse, il a déclaré qu?il appartient au groupe des «onze» dont il fait partie de trancher. Il s?est dit pourtant convaincu que la collecte de signatures constituera pour lui «un véritable parcours d?obstacles» à la lumière de la dernière instruction du ministre de l?Intérieur qu?il qualifie de «scélérate».