Urgence n La création d'un mécanisme de protection des populations sahraouies est devenue une question primordiale, selon les dirigeants sahraouis. Une trentaine de Sahraouis ont été blessés ou arrêtés dans la nuit de mardi à mercredi au cours d'une manifestation pacifique dans la ville d'El-Ayoun occupée, rapporte l'agence de presse sahraouie (SPS). Des centaines de citoyens sahraouis sortis dans le quartier Maâtala ont réclamé «le retrait immédiat de l'occupant marocain au Sahara occidental». Ils ont également dénoncé «les procès iniques et les violations flagrantes des droits de l'homme commises par l'Etat marocain contre les citoyens sahraouis sans défense qui appellent à l'autodétermination de leur peuple», précise SPS. «Les forces de répression marocaines ont bloqué les accès aux rues menant au quartier Maâtala, toujours en état de siège, pour empêcher les citoyens sahraouis de visiter les blessés où de participer à d'éventuelles manifestations en faveur de l'indépendance du Sahara occidental», ajoute la même source. Le représentant du Front Polisario en France, Omar Mansour, a condamné avec fermeté, hier, «la vague de répression féroce» des forces marocaines contre des centaines de manifestants sahraouis des villes de Laâyoune et Boujedour, réclamant pacifiquement leur droit à l'autodétermination et la fin de l'occupation. Dans une déclaration rendue publique à Paris, Omar Mansour a précisé que les manifestations pacifiques qui se sont déroulées hier dans ces deux villes, situées dans la partie occupée du Sahara occidental ont fait des dizaines de blessés. «La ville de Laâyoune a été assiégée et les forces répressives marocaines ont arrêté plusieurs citoyens venus soutenir les manifestants sahraouis. Ces mêmes forces ont également procédé à la violation de nombreux domiciles occupés par des familles sahraouies», a-t-il indiqué. Le représentant du Front Polisario en France a également précisé que dans la ville de Boujedour, plusieurs manifestants ont été blessés dont des militants des droits de l'homme, à l'exemple de Sultana Khaya, vice-présidente de l'association Femmes pour le futur, souffrant d'une fracture au bras. «Deux autres militants, Brahim Baboit et Brahim Yacoub, ont été arrêtés et torturés», a-t-il ajouté. «Cette violence injustifiée commise contre des populations civiles qui ont manifesté pacifiquement, survient durant le mois sacré du ramadan et quatre jours seulement après la visite du Haut commissaire des Nations unies au Sahara occidental», a rappelé Omar Mansour, qui a souligné que «de tels agissements ne contribuent pas à favoriser un climat d'apaisement et de confiance nécessaire pour la poursuite des négociations entre le Maroc et le Front Polisario».