Des détenus de la prison des Cayes, troisième ville de Haïti, ont été tués par la police le 19 janvier, une semaine après le puissant tremblement de terre. Un chef de gang en fuite a été à tort accusé des meurtres, selon une enquête du New York Times publiée hier. Selon le quotidien, la police et un rapport confidentiel des Nations unies sur le drame, tout a commencé le soir du 12 janvier, où la terre a tremblé aux Cayes. Un chef de gang, connu sous le nom de Ti Mousson, qui «s'est échappé aux yeux de tous», a été accusé par la police haïtienne d'avoir tué «des dizaines» de prisonniers avant de prendre la fuite lors d'une tentative d'évasion générale. La police haïtienne assure avoir trouvé les corps dans la cour lorsqu'elle est entrée dans la prison mais deux cuisinières présentes à l'intérieur au moment de l'émeute ont assuré n'avoir vu aucun corps dans la cour de la prison. «Ils ont tiré sur tout le monde, j'avais plein de sang sur moi (...) même quand les gens n'essayaient pas de s'échapper ; ils étaient nerveux et ils tiraient», raconte un ancien prisonnier au quotidien, en parlant des policiers. Les corps ont été pour la plupart enterrés dans les fosses communes qui ont fleuri après le séisme, lequel a fait 250 000 morts. «Depuis quatre mois, les Américains et l'ONU n'ont pas commenté publiquement les meurtres dans la prison des Cayes, affirmant que c'était aux autorités haïtiennes de prendre l'enquête en charge», explique le quotidien. Il assure qu'une enquête a fini par être diligentée par le chef de mission de l'ONU en Haïti.