Résumé de la 108e partie n Contre toute attente, le juge refuse l'arrangement passé entre le procureur et Al Capone. Désemparé, celui-ci décide de plaider non coupable, donc d'aller vers un procès. Capone ne s'attendait pas à ce revirement : lui qui s'était préparé à fêter sa victoire ! Ses avocats lui expliquent que le procès sera difficile, en raison de l'acharnement du gouvernement à le faire condamner, mais il peut le gagner... en usant de moyens spéciaux. Ces moyens, ils n'ont pas besoin de les lui indiquer puisqu'il les connaît sur le bout des doigts : intimidation, corruption.... Ne s'est-il pas déjà sorti de mauvais pas en soudoyant des policiers des juges et des témoins ? Quant à ceux qui refusent de marcher dans ses combines, il les élimine froidement. Capone reste en liberté mais de peur qu'on ne l'arrête, il se réfugie dans son ancienne cachette de Lansing, au Michigan. Il sait les risques qu'il court en allant au procès mais il n'a pas le choix. Cependant, dès qu'ils obtiennent la liste des jurés, ses hommes se sont mis à les soudoyer. Il faut absolument qu'en dépit des preuves qui seront produites contre lui Al Capone soit déclaré non coupable. Wilson, qui a mené l'enquête sur l'évasion fiscale, est informé par ses agents des manœuvres d'Al Capone. Il en informe le procureur Johnson qui en fait part, à son tour, au juge Wilkerson. Le 6 octobre 1931 Capone arrive au tribunal, escorté par quatorze détectives. Des mesures de sécurité draconiennes ont été prises, mais par mesure de précaution on le conduit par un tunnel, puis par un ascenseur à la salle où doit se dérouler le procès. Les journalistes présents se jettent aussitôt sur lui pour l'interroger. Il sourit : apparemment il n'est pas inquiet. En fait, ses hommes, qui ont eu la liste des membres du jury, ont bien travaillé en les soudoyant. Quelles que soient les charges retenues contre lui et les preuves produites par l'accusation, il est sûr d'être acquitté. — Inquiet ? répond-il aux journalistes. Qui ne le serait pas en se présentant devant un tribunal ? Mais j'ai confiance dans la justice de mon pays ! Il se montre poli et respectueux des lois, il promet de se rendre chaque jour au procès et d'attendre gentiment le verdict. On lui demande ce qu'il pense de ses accusateurs. — Des fonctionnaires honnêtes, répond-il, ils se sont acharnés contre moi mais je ne leur en veux pas parce qu'ils n'ont fait que leur boulot ! La cour est composée du procureur général Johnson, des procureurs Clawson, Grossman, Green et Froelich, ainsi que du juge Wilkerson. Celui-ci a fait son entrée après les autres. Les journalistes ont remarqué qu'il n'a pas mis sa robe. Il est en costume sombre, ce qui accentue encore davantage son air sévère. «Faites entrer les jurés», ordonne-t-il. Les jurés entrent. Capone et ses hommes poussent un cri de surprise. Aucun des hommes appelés à juger le gangster, ne figure sur la liste initiale. Le rusé juge, averti que Capone soudoyait les jurés, l'a changée à la dernière minute. La plupart des hommes convoqués viennent de la campagne et il est décidé de les mettre en quarantaine tout au long du procès : ainsi aucun homme de Capone ne pourra les approcher. (à suivre...)