Résumé de la 36e partie n Al Capone, comme convenu, plaide coupable. La sentence est prévue pour le 30 juin 1931. Il est sûr de n'écoper que d'une légère peine. Le 30 juin, il se présente de nouveau au tribunal. Comme à son habitude, il est habillé avec élégance et un large sourire illumine son visage. Le juge Wilkerson va prononcer la sentence – une peine légère comme convenu avec le procureur — et on évitera le procès. Mais le juge ne prononce pas les mots qu'attendent Al Capone et ses avocats. «J'ai entendu les recommandations du procureur Johnson, mais je ne suis pas obligé d'y souscrire. Je vous avertis même que je n'y souscrirai pas. Il est temps de démontrer aux organisations criminelles qu'elles ne peuvent pas influer sur les décisions d'une cour fédérale !» Al Capone comprend aussitôt que l'accord passé avec le procureur tombe à l'eau et qu'il risque, en continuant à plaider coupable, de se faire condamner au maximum de la peine. Le juge Wilkerson ne plaisante pas et apparemment il cherche à le faire condamner. «Alors, demande le juge, continuez-vous à plaider coupable ?» Capone consulte ses avocats et donne sa réponse. «Non, votre honneur, je plaide non coupable.» Le juge lève la séance et annonce le procès pour le 6 octobre suivant. Capone ne s'attendait pas à ce revirement : lui qui s'était préparé à fêter sa victoire ! Ses avocats lui expliquent que le procès sera difficile en raison de l'acharnement du gouvernement à le faire condamner, mais il peut le gagner... en usant de moyens spéciaux. Ces moyens, ils n'ont pas besoin de les lui indiquer puisqu'il les connaît sur le bout des doigts : intimidation, corruption.... Ne s'est-il pas déjà sorti de mauvais pas en soudoyant des policiers, des juges et des témoins ? Quant à ceux qui refusent de marcher dans ses combines, il les élimine froidement. Capone reste en liberté mais, de peur qu'on ne l'arrête, il se réfugie dans son ancienne cachette de Lansing, au Michigan. Il sait les risques qu'il court en allant au procès, mais il n'a pas le choix. Cependant, dès qu'ils obtiennent la liste des jurés, ses hommes se sont mis à les soudoyer. Il faut absolument qu'en dépit des preuves qui seront produites contre lui, Al Capone soit déclaré non coupable. Wilson, qui a mené l'enquête sur l'évasion fiscale, est informé par ses agents des manœuvres d'Al Capone. Il en informe le procureur Johnson qui en fait part, à son tour, au juge Wilkerson. «Il est en train de soudoyer les jurés ! — Ne vous inquiétez pas, répond le juge. Préparez-vous à accabler Capone, je me charge du reste !» Il sait que ce ne sera pas facile avec un adversaire comme Capone, mais il espère bien enfin coincer le gangster. (à suivre...)