Selon la tradition, Sidi Musa Û-Lmes‘ud ferait partie des madhbuh'in, ce qui va lui conférer, une grande réputation. Cet épisode place donc Sidi Musa Û-Lmes‘ud au XVIe siècle, puisque c'est à cette époque qu'a vécu Sidi Ahmed Benyoucef. Sidi Musa ne rentre pas directement à Aït Saïd mais se rend au Maghrib (Maroc), terre des zaouïas et des confréries, pour parfaire son savoir. Il est notamment l'élève de Sidi Moulay al-Ghaznawî qui va lui délivrer une autorisation d'enseigner (ijaza) ainsi que le secret (sirr), c'est-à-dire qu'il l'a, sans doute, initié à la Shaduliyya, la confrérie du sheikh. Muni de pareilles références, Sidi Musa Û-Lmes‘ud rentre chez lui, à Aït Saïd. Dans ce ksar, le jeune homme enseigne le Coran à la moquée appelée, en berbère, Tamesgida n Kemmus, La Mosquée de la Retraite. Il y fait aussi ses prières et passe son temps à invoquer le nom de Dieu (dikr). Une nuit, alors qu'il récitait ses invocations au milieu de ses compagnons, Dieu lui ouvrit les portes de l'Invisible, en l'introduisant dans un monde merveilleux. Il voit un homme s'approcher de lui et il reconnaît Sidi Abd-el-Qadir al-Jilânî : il porte une robe dont il le revêt. Puis il voit le Prophète et leurs yeux se rencontrent, et il connaît plusieurs états mystiques avant de parvenir à la vision de Dieu.