Résumé de la 24e partie n Convoqué à l'ambassade des Etats-Unis, pour une affaire de justice, Jim Jones menace, pour qu'on le prenne au sérieux, de provoquer un suicide collectif. Jim Jones, lui, est retourné dans son royaume et a retrouvé son trône et ses disciples qui ne demandent qu'à croire en lui et à le servir. Quand il célèbre les offices, du haut de son estrade et qu'il voit la foule buvant ses paroles, il leur rappelle le serment d'allégeance qu'il lui ont prêté. — N'oubliez pas, vous avez promis de m'aimer de toutes vos forces ! Et la foule répond d'une même voix : — Nous t'aimons de toutes nos forces ! Il continue : — Vous m'avez promis de m'obéir ! Et la foule répond : — Nous t'obéirons ! — Toujours et partout ? — Toujours et partout ! — Même si je vous demande de vous sacrifier pour moi, en témoignage d'amour ? — Oui ! répond la foule, en délire. Jim Jones, ce jour-là, devait penser à son idée de suicide collectif pour étonner le monde et donner la preuve de sa véracité. Et il se dit que cette foule lui obéira sans discuter quand il lui demandera de se donner la mort pour lui… D'ailleurs, il a abordé à plusieurs reprises le sujet du suicide sans provoquer d'émotion, encore moins d'opposition au sein d'une communauté totalement soumise… «La mort, répète-t-il, celle que l'on reçoit ou celle que l'on se donne, n'est jamais une fin en soi… C'est plutôt le commencement d'une nouvelle vie, enfin libérée des contingences et entièrement tournée vers l'Esprit». Une fois on l'a interrogé sur le suicide. — C'est une façon d'accéder à la vie spirituelle… Mais ce jour-là, il n'en dit pas plus. Les jours et les semaines passent à Jonestown. Le révérend n'a pas abandonné son idée d'un suicide collectif mais comme l'ambassade ne le rappelle pas, cette idée commence à s'estomper. De toute façon, il n'est pas sûr qu'il perde son procès et puis, connaissant les lenteurs de la justice américaine, il se dit que l'issue du procès n'est pas pour demain. Il a donc le temps de mettre son projet à exécution. Cependant, aux Etats-Unis, des gens s'intéressent encore au Temple du Peuple : il est vrai que plusieurs centaines d'Américains ont suivi le gourou dans son exil guyanais, certains contre la volonté même de leurs familles : il serait intéressant de voir comment ces Américains vivent et s'ils sont toujours passionnés par la secte. Certains disent que le gourou les retient, sinon par la force du moins par des pressions psychologiques… En cette fin des années 1970, le sujet des sectes passionne et divise l'Amérique, surtout que des dizaines d'autres églises, à l'image du Temple du Peuple, ont surgi…Mais les Américains et le monde entier ignorent encore de quoi une secte est capable… A suivre K. Noubi