Résumé de la 45e partie n Mrs Inglethorp a fait un 1er testament dans lequel elle laisse toute sa fortune à son époux... Cela m'apprit que Mrs Inglethorp avait écrit ce mot poséde hier après-midi, et me souvenant du fragment de papier trouvé dans la cheminée, je songeai un moment à la possibilité d'un testament, document qui contiendrait presque sûrement ce mot. Cette possibilité fut confirmée par d'autres circonstances. Dans la confusion générale qui régnait ce matin, le boudoir n'avait pas été balayé, et, près du secrétaire, je remarquai plusieurs traces de terreau. Il avait fait très beau depuis plusieurs jours, et aucune chaussure ordinaire n'eût causé un dépôt aussi épais. J'allai alors jusqu'à la fenêtre, et je constatai tout de suite que les corbeilles de bégonias étaient nouvellement plantées. Le terreau des corbeilles était de même nature que celui relevé sur le tapis du boudoir, et j'appris par vous qu'elles avaient été plantées hier après-midi. J'étais maintenant certain qu'un des jardiniers, sinon les deux, car il y avait deux rangées d'empreintes dans la corbeille, était entré dans le boudoir, car si Mrs Inglethorp avait simplement désiré leur parler, elle se serait tenue près de la fenêtre, et ils ne seraient pas entrés dans la pièce. J'étais donc bien persuadé qu'elle venait de rédiger un nouveau testament, et avait appelé les deux jardiniers pour lui servir de témoins. Les événements prouvèrent l'exactitude de mes suppositions. — C'est vraiment fort ingénieux de votre part, reconnus-je. Et je dois avouer que les conclusions que j'avais tirées d'après ces quelques mots griffonnés sont tout à fait erronées. Il sourit. — Vous avez donné trop libre cours à votre imagination. Celle-ci est une bonne servante et une mauvaise maîtresse. L'explication la plus simple est toujours la plus probable. — Autre point, comment avez-vous su que la clef de la mallette avait été perdue ? — Je ne le savais pas. C'était une supposition qui fut bonne, par hasard. Vous avez remarqué qu'un bout de fil de fer tordu était passé dans l'anneau de cette clef ? Cela me donna tout de suite à penser qu'elle avait peut-être été arrachée à un anneau à clefs léger. Or, si elle avait été perdue et retrouvée, Mrs Inglethorp l'eût immédiatement remise à son trousseau. Mais sur le trousseau je trouvai ce qui était évidemment une clef neuve et brillante. Cela me fit penser que quelqu'un d'autre avait dû glisser la première clef dans la serrure de la mallette. — Oui, dis-je, sans doute Alfred Inglethorp. Poirot me regarda curieusement. — Vous êtes très certain de sa culpabilité? — Mais naturellement ! Chaque nouvelle circonstance tend à la prouver plus clairement. — Au contraire, dit Poirot, tranquillement; il y a plusieurs points en sa faveur. (A suivre...)