Alger En cette fin de mars 2004, le tribunal criminel a statué sur une affaire assez complexe. Exaspéré, l?avocat de la défense finit par s?emporter : «Mais enfin, mon client est un citoyen irréprochable, son casier judiciaire est vierge et il n?a jamais fait l?objet d?une quelconque plainte ! Par conséquent, en l?absence de preuves, je demande l?acquittement !» Des «oh» s?élèvent dans la salle? C?est une manière d?exprimer le mécontentement et la réprobation par un public venu nombreux assister au procès d?un homme «qui n?est pas à sa place», aurait-on envie de dire en le fixant, assis dans le box des accusés, maladroit et figé. Les faits de cette affaire remontent au mois d?avril 2001. Ainsi, C. R., à cette période, est accusé d?avoir travaillé aux côtés d?un groupe armé et ce, en leur fournissant des biens tels que des vêtements ainsi que de l?argent en espèces, une somme évaluée à 5 000 DA? Toujours selon les chefs d?accusation, ces agissements auraient eu lieu à Bab Ezzouar. «Avez-vous financé des terroristes durant ladite période, oui ou non ? ? Monsieur le président, je suis un honnête citoyen. Je ne connais aucun terroriste et je n?ai jamais eu affaire à un groupe armé. Je suis innocent !» C?est d?ailleurs ce qu?affirme C. R. depuis son arrestation, clamant son innocence ! Le procès s?allonge et semble n?en plus finir. L?avocat s?emporte de plus en plus : «Mon client est innocent. Aucune preuve n?appuie sa culpabilité de façon directe?» Le représentant du ministère public requiert une peine de dix ans d?emprisonnement à l?encontre de C. R. La cour se retire pour délibérer et revient afin de rendre son verdict. L?accusé, C. R. bénéficie de la relaxe pure et simple au terme du procès, au grand bonheur de ses proches qui manifestent leur joie ouvertement. L?avocat n?avait-il pas insisté sur le manque de preuves évident ?