La subite montée de la violence lors des dernières journées du championnat de football devrait servir de détonateur à des mesures drastiques des pouvoirs publics en charge de la chose sportive. Les enjeux de la rétrogradation et du maintien ne justifient aucunement ces scènes de barbarie où les terrains sont envahis par des supporters surexcités, des arbitres agressés, du matériel saccagé parce qu'une décision de l'arbitre est jugée inacceptable, parfois par des incultes en matière de règlementation footballistique. Désormais, chaque week-end a son lot non plus de débordements comme l'on avait coutume de l'écrire pour évoquer ces échauffourées qui marquaient les rencontres, mais de violence, d'actes d'une rare densité en terme de haine. Des joueurs ne peuvent pas non plus se présenter aux entraînements sans avoir la peur au ventre, ils sont même poursuivis à l'intérieur de leur domicile. Pourquoi en est-on arrivés là ? Sans la prétention de nous substituer aux sociologues ni aux experts plus aptes à expliquer ce phénomène, il convient quand même de se poser des questions sur cette agressivité qui explose littéralement dans nos stades. Le football est malheureusement devenu l'unique loisir pour une jeunesse en perte totale de repères si ce n'est celui de s'identifier à l'équipe de football locale, par besoin de s'affirmer, de montrer qu'on est les plus forts et surtout meilleurs que le voisin. Alors toute défaite est perçue comme un échec personnel qui, ajouté à la déconfiture ambiante, devient le prétexte pour tout saccager sur son passage. Certains analystes préconisent des mesures concrètes et en appellent au ministère de l'Intérieur afin qu'il prenne les dispositions nécessaires pour renforcer les cordons de police autour et à l'intérieur des stades ainsi qu'à doter tous les terrains de caméras afin d'identifier les meneurs comme cela se fait dans tous les pays du monde, particulièrement en Angleterre qui a considérablement réduit le phénomène de la violence en interdisant l'accès aux supporters fichés. Le phénomène est intimement lié à un tas de facteurs comme le chômage, le mal-vivre, la frustration et le manque d'activité sportive. C'est par là qu'il faudrait songer à éradiquer le phénomène de la «violence sportive» comme l'appellent certains qui veulent la confiner dans le domaine exclusif du football. Grave erreur : si ça se trouve, les animateurs des débordements se trouvent souvent être les mêmes qui encadrent les émeutes. Enfin de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.