Certains diplômés universitaires, dont la spécialité n'est pas très demandée au niveau du marché national de l'emploi, exercent des métiers manuels tout en poursuivant une formation dans une autre spécialité. Pour ces jeunes, il faut passer cette difficile période transitoire pour accéder à l'emploi dont ils rêvent. Licenciée en bibliothéconomie depuis 2008, Karima, 26 ans, travaille aujourd'hui comme coiffeuse à Alger, tout en poursuivant une formation dans le domaine des assurances. «J'ai commencé ma formation dans un grand institut privé depuis près d'une année. Le coût de la formation dépasse les quinze millions de centimes, et je suis donc obligée de travailler pour financer mes études. Mais comme le secteur des assurances est toujours vierge en Algérie, je suis convaincue de pouvoir décrocher un emploi, à l'issue de ma formation», affirme-t-elle. «Je ne suis pas la seule à exercer un métier manuel et faire une formation intéressante en parallèle. J'ai des amies de la même promotion qui travaillent dans des ateliers de confection ou des restaurants et étudient dans des écoles privées, car elles veulent avoir des diplômes qui leur permettront sûrement de décrocher des postes d'emploi stables», ajoute-t-elle. Les écoles privées sont aujourd'hui fréquentées par des diplômés universitaires qui tiennent à faire des formations qui s'adaptent aux exigences du marché de l'emploi. Ces jeunes ne perdent pas espoir, même s'ils ont passé de longues années d'études à l'université pour se retrouver contraints de travailler afin de financer d'autres formations. Leur devise semble être : mieux vaut tard que jamais.