Zidane M., licencié en biologie, se rend à l'agence de Aïn Naâdja trois fois par semaine en moyenne. Ce jeune de 31 ans a reconnu avoir eu des propositions de recrutement par le biais de l'Anem, mais il n'a pas encore réussi à décrocher un emploi. Les critères de recrutement diffèrent d'une entreprise à l'autre, a-t-il indiqué, citant entre autres la condition d'avoir une expérience de plusieurs années et l'accomplissement du service national. «Lors d'un récent entretien d'embauche, le responsable m'a signifié qu'ils cherchaient une jeune femme. Comme c'est un critère que je ne peux satisfaire, je me suis tu», a-t-il raconté. Après avoir travaillé dans le domaine du bâtiment, le jeune Zidane a voulu décrocher un emploi dans sa spécialité, mais en vain. L'offre est inférieure à la demande, surtout pour les diplômés de certaines spécialités, a-t-il remarqué. «J'ai même envoyé des CV sur les sites d'emplois, sans suite. D'ailleurs, je me demande quel rôle jouent ces sites puisqu'il m'est arrivé de trouver des annonces avec de faux numéros et de fausses adresses. Quel intérêt ont ces agences à collecter les CV des personnes ?» a-t-il demandé. Concernant la possibilité de lancer un projet dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes, il a avoué qu'il voulait lancer une activité mais qu'il a renoncé lorsqu'on lui a expliqué que le crédit bancaire qu'il contractera n'est pas exempt d'intérêts. Difficile d'accepter un salaire de 15 000 DA à 29 ans Depuis septembre 2009, Samir B., ingénieur en génie mécanique, cherche un emploi dans sa spécialité. Mais, après quelques mois de recherche, il a abandonné en acceptant de travailler comme vendeur dans un magasin d'alimentation générale. Un métier qu'il ne veut pas exercer toute sa vie ; il a décidé de chercher de nouveau un travail correspondant à son profil. «C'est la quatrième fois que je me présente à cette agence, mais je n'ai pas encore de proposition», a-t-il dit. Mais, a-t-il confié, il réfléchit à intégrer le DAIP même s'il sera payé à 15 000 DA car il craint que son attente soit longue. Il hésite encore, car il estime qu'à l'âge de 29 ans, il est difficile d'accepter une prime car dans le cadre de ce dispositif, il ne s'agit pas de salaire. Pour ce jeune, les diplômés universitaires des filières techniques, surtout, doivent suivre des formations spécialisées afin d'augmenter leurs chances sur le marché du travail. Cependant, le coût de ces formations spécialisées est relativement élevé.