Constat - Le phénomène du châtiment corporel a pris une nouvelle dimension depuis quelques années avec la crise sociale que connaît le pays, estime le président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves, Ahmed Khaled. «Les enseignants sont à l'image de cette société malade», poursuit-il évoquant notamment les problèmes socio-professionnels dont souffre cette corporation. «On ne peut pas éduquer les enfants lorsqu'on est confronté à des problèmes de logement et de manque de formation», dit-il. Le dernier élément s'avère le plus préjudiciable car «on ne peut pas donner quelque chose qu'on n'a pas», ajoute M. Khaled qui remet en cause à ce titre l'absence de formation psychologique au profit des enseignants. Il faut savoir que «seuls les enseignants qui ont été formés par l'Ecole nationale supérieure des professeurs ont reçu une formation pédagogique et socio psychologique», affirme notre interlocuteur. Les autres ne sont que des licenciés dans différentes filières affectés dans le primaire, le moyen et le secondaire sans aucune formation pédagogique et encore moins psychologique. «Un simple licencié de 24 ans n'a aucune base pédagogique sur laquelle il peut s'appuyer pour maîtriser sa classe», nous apprend M.Khaled. Il reconnaît en outre que des comportements inquiétants surgissent dans nos établissements scolaires sujets à une violence sans précédent et avance dans ce cadre le chiffre de deux à trois cas de victimes de châtiment corporel par semaine. «Il est inconcevable qu'un enseignant du primaire ne puisse pas maîtriser sa classe. Il est aussi regrettable de voir des enseignants mépriser leurs élèves et les priver de leurs droits», déplore M. Khaled qui n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur la tutelle qui continue à faire la sourde oreille devant ces dépassements. Il affirme avoir transmis au ministère de l'Education plusieurs rapports accablants sur ce sujet avec des certificats médicaux et des témoignages à l'appui, sans aucune suite. Le département de Benbouzid a répondu avec des propos pour le moins provocateurs. «On est dépassé on ne peut pas intervenir dans ce genre de conflit. Déposez une plainte auprès du procureur puis on verra», déplore M. Ahmed Khaled en précisant que les enseignants bien épaulés s'inquiètent rarement des retombées de ce genre de comportements.