C'est le Président lui-même qui a, dans le discours de Sétif, déploré l'état de l'enseignement en mettant le doigt sur un de ses compartiments les plus importants, à savoir l'histoire. Nos enfants ne connaissent pas le nom des grands bâtisseurs de l'Algérie et de la longue guerre de libération, ils ne retiennent que des hauts faits d'armes destinés plus à exalter l'héroïsme qu'à établir des faits historiques. Mais est-ce vraiment leur faute ou celle de leurs enseignants quand on sait la propension à réduire les cursus à des apprentissages où la part de l'idéologique domine largement celle du pédagogique ? C'est de grande notoriété que l'éducation nationale a été confiée à des courants plus soucieux de former des croyants que des têtes bien faites en vue d'affronter les grands défis de l'existence. Le résultat s'en ressent à chaque fin d'année scolaire quand la tutelle s'évertue à présenter les taux de réussite aux examens comme un gage de bonne santé. Dans les faits, on a énormément tablé sur la quantité, et de l'aveu même du premier responsable du secteur, la qualité restait à établir. Ainsi, chaque année scolaire est fortement perturbée par des grèves cycliques des corps enseignants avec pour principales revendications le statut et les salaires. L'exercice qui est sur le point de s'achever n'a pas failli à la tradition et les programmes ont été énormément perturbés au point que le ministère a décidé de ne comptabiliser que deux des trois trimestres d'enseignement pour les candidats au baccalauréat. C'est à se demander dans quel état arriveront les futurs lauréats à l'université. Et aussi dans quel état ils en sortiront. Ils auront le choix entre le commerce informel ou, dans le meilleur des cas, un dispositif de soutien à l'emploi. Le constat fait par le président de la République est accablant et on pourrait à l'envi l'élargir à toutes les disciplines, parce qu'il n'y a pas que l'enseignement de l'histoire qui fait défaut. Du reste, est-ce qu'un jour on a entendu les enseignants revendiquer une meilleure prise en charge pédagogique, afin de rompre avec cette mentalité mercantile qui a contaminé l'éducation en instituant une véritable école parallèle avec les cours de soutien chèrement facturés ? Il y a urgence à réformer profondément ! Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.