Lorsque le président de la République dans ses sorties à l'adresse de la presse déclare que celle-ci doit-être «indépendante, professionnelle, et responsable» et que «la liberté de la presse doit s'accompagner par un sens aigu de la responsabilité», il accule la famille des journalistes dans un rôle dont beaucoup font encore l'apprentissage, notamment en ce qui concerne le professionnalisme. Il ne nous appartient pas de porter un jugement sur l'amateurisme ou non des gens de la profession, étant nous-mêmes impliqués dans ce processus et, sans fausse modestie, il nous reste énormément à apprendre si l'on doit faire sienne la maxime qu'un bon journaliste est un éternel débutant. Reste la responsabilité et là il faut concéder à la presse qu'il est très difficile d'assumer la sienne quand ceux-là mêmes qui sont en premier lieu chargés de l'assumer se défaussent et désertent carrément leurs devoirs en tentant de politiser coûte que coûte des attributions qui ne dépassent pas le traitement administratif. Concrètement, quelles sont les mesures tant de fois annoncées et que le ministère de la communication peine à transcrire dans les faits ? A quoi ont servi ces «brain-storming» initiés par les différents responsables qui se sont succédés à la tête de ce ministère ? Où en est cette aide à la presse maintes fois annoncées et dont les journaux n'ont jamais vu la couleur ? Quel type de soutien peut-on encore invoquer alors qu'une partie des titres est astreinte à négocier un échéancier de règlement de l'ardoise auprès des différentes administrations et des imprimeries ? Comment se fait-il que ce soit quelques opérateurs de téléphonie qui assure une grande part de la publicité, si indispensable au fonctionnement de certains journaux ? Certains journaux uniquement. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.