Prévision n Les professionnels tablent sur un rendement de 80 000 à 120 000 tonnes de double concentré de tomates par an. C'est en gros ce qui ressort de la réunion du Comité interprofessionnel de la tomate industrielle présidée hier par Rachid Benaïssa . «Globalement, l'année s'annonce bonne et toutes les conditions sont réunies pour réussir la campagne», affirme le président du Comité interprofessionel de la tomate industrielle, Messaoud Chebah. Pour lui «l'objectif d'atteindre 80 000 à 120 000 tonnes de double concentré de tomates par an est possible à condition de garantir une production de pas moins de 400 q/ha», a-t-il soutenu. Pour ce faire, M. Chebah recommande davantage d'implication des agriculteurs et des transformateurs «pour gagner la bataille des rendements». Le but majeur étant d'assurer la pérennité de la filière, lui donner un nouveau souffle sachant qu'elle a tardé à se développer en raison des difficultés enregistrées sur le plan de la technique et de la gestion. Aujourd'hui, les producteurs doivent dépasser ce genre de problèmes liés à l'utilisation des méthodes archaïques et doivent passer une vitesse supérieure en adoptant des techniques de pointe en matière de production de plans et d'irrigation, à travers notamment l'introduction de la technique du goutte à goutte. Sur la superficie réservée en 2012 à la tomate industrielle (18 000 ha), 2 % seulement sont irrigués par le système d'économie d'eau, dit «goutte à goutte», argumente ce professionnel. Citant l'exemple de la wilaya de Biskra, M. Chebah dira que cette wilaya assure 50 % de la production nationale de la tomate maraîchère cultivée sur une superficie de 3 000 ha. Cette quantité permet de satisfaire la demande nationale et de dégager un excédent à l'exportation si les producteurs parviennent à introduire des techniques modernes. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a affirmé que cette filière réalise un chiffre d'affaires moyen de 52 milliards de DA/an et a permis la création de quelque 30 000 emplois. Selon les chiffres prévisionnels, la production de tomate industrielle est de 8,2 millions de quintaux (q) en 2012 sur une superficie de plus de 18 000 ha, contre 7,7 millions de quintaux en 2011, soit une hausse de 6,5 % par rapport à la dernière saison. La production de la tomate maraîchère devrait se situer autour de 7,9 millions de quintaux contre 7,7 millions de quintaux lors de la saison précédente, soit une légère hausse de 2,5 % . Le ministre précise que ce résultat est le fruit d'une batterie de mesures prises par le gouvernement en matière de soutien et d'accompagnement aux unités de transformation pour qu'elles puissent reprendre leur activité. «Les problèmes structurels ont été réglés», poursuit-il en faisant allusion à la décision prise en 2011 par le gouvernement en ce qui concerne le rééchelonnement des dettes fiscales des entreprises en difficulté. Le ministre a appelé les transformateurs à s'impliquer davantage pour élever le niveau de la productivité et améliorer les rendements, et ce, afin d'éviter le recours à l'importation de tomate qui représente 25 % à 30 % de la consommation nationale. Samia Lounes