Résumé de la 5e partie n L'aubergiste échange l'âne qui crache de l'or contre un âne ordinaire. Le deuxième fils découvre la supercherie en arrivant chez son père... Le troisième frère était entré chez un tourneur sur bois et comme il s'agissait d'un métier d'art, ce fut lui qui resta le plus longtemps en apprentissage. Ses frères lui firent savoir par une lettre comment tout avait mal tourné pour eux et comment, au dernier moment, l'aubergiste les avait dépouillés de leurs cadeaux magiques. Lorsque le tourneur eut terminé ses études, son maître lui offrit, en récompense de sa bonne conduite, un sac et dit : — Il y a un bâton dedans. — Je peux prendre le sac et il peut me rendre service, mais pourquoi ce bâton ? il ne fait que l'alourdir. — Je vais te dire ceci, répondit le patron. Si quelqu'un t'a causé du tort, tu n'auras qu'à dire : «Bâton, hors du sac !» aussitôt, le bâton sautera dehors parmi les gens et il dansera sur leur dos une si joyeuse danse que, pendant huit jours, ils ne pourront plus faire un mouvement. Et il ne s'arrête pas avant que tu dises : «Bâton, dans le sac !» Le compagnon le remercia, mit le sac sur son dos et quand quelqu'un s'approchait de trop près pour l'attaquer il disait : «Bâton, hors du sac». Aussitôt le bâton surgissait et se secouait sur les dos, manteaux et pourpoints jusqu'à ce que les malandrins en hurlassent de douleur. Et cela allait si vite que, avant que l'on s'en aperçût, son tour était déjà venu. Le jeune tourneur arriva un soir à l'auberge où l'on avait dupé ses frères. Il déposa son havresac devant lui, sur la table, et commença à parler de tout ce qu'il avait vu de remarquable dans le monde. — Oui, dit-il, on trouve bien une «petite-table- mets-le-couvert», un âne à or et d'autres choses semblables ; ce sont de bonnes choses que je ne mésestime pas ; mais cela n'est rien à comparer au trésor que je me suis procuré et qui se trouve dans mon sac. L'aubergiste tendit l'oreille. «Qu'est-ce que ça peut bien être», pensait-il. «Le sac serait-il bourré de diamants ? Il faudrait que je l'obtienne à bon marché lui aussi ; jamais deux sans trois.» Lorsque le moment d'aller dormir arriva, l'hôte s'étendit sur le banc et disposa son sac en guise d'oreiller. A suivre Conte de Grimm