Débrouille - Adossé au mur d'une cafétéria de la rue Didouche-Mourad, des outils posés à même le sol, Kamel est «un bricoleur». Sans diplôme aucun, il affirme «pouvoir presque tout faire». Y compris installer un climatiseur. De cordonnier à mécanicien, à électricien bâtiment et auto, en passant par boulanger, plombier, plâtrier ou peintre jusqu'à installateur de climatiseurs, les petits métiers peinent, pour des raisons inexpliquées, à retrouver leur place d'antan. Même s'«il faut de tout pour faire un monde», comme le dit l'adage, en Algérie «les bricoleurs» sont de plus en plus rares. Les installateurs de climatiseurs aussi. Il a fallu faire toute une gymnastique pour être enfin orienté vers Kamel. Adossé à un mur d'une cafétéria de la rue Didouche-Mourad, des outils posés à même le sol, Kamel est «un bricoleur». Sans diplôme aucun, il affirme «pouvoir presque tout faire». Y compris installer un climatiseur. Il occupe cette partie du trottoir pratiquement tous les jours guettant un éventuel client. Il s'emporte dès qu'il s'aperçoit que nous ne sommes pas des clients, mais juste des curieux. Il a fallu faire montre d'une grande patience avec lui, pour qu'il se décide enfin à nous parler de son métier. «La vie ne m'a pas gâté. J'ai quitté l'école en 1987, alors que je n'étais qu'en 8e année fondamentale. Depuis, j'ai goûté à toutes les misères dont bien sûr le chômage», a-t-il dit d'emblée. Et d'enchaîner : «Subvenir aux besoins de la famille n'était pas chose aisée. Donc il fallait vraiment acquérir un métier. Installer les climatiseurs pour des particuliers, je l'ai appris juste en regardant les autres faire. Cela fait presque cinq ans que je suis dans le domaine. Les affaires marchent bien en cette période caniculaire, mais il y a des périodes creuses évidemment même en été.» Interrogé sur les prix, Kamel a été affirmatif. «La moyenne pour l'installation d'un climatiseur est de 2 500 DA.» Ce prix, a-t-il précisé, pourrait augmenter «selon les circonstances, parfois difficiles, de l'emplacement du climatiseur». Kamel n'a pas omis de signaler à ce propos : «Les dangers entourant ce genre de métier, particulièrement quand on est suspendu entre ciel et terre». Si lui, n'a jamais été confronté à de telles situations, son ami Ouahid n'a pas eu cette chance. Ne voulant pas aller au fond des choses, Kamel s'est juste contenté d'assurer que son ami «a failli quitter ce monde après une chute de près de dix mètres du haut d'un immeuble après que les supports-climatiseurs n'ayant pu supporter un surplus de poids, ont lâché l'entraînant dans le vide».