Les producteurs nationaux du médicament appellent à des facilitations administratives et bureaucratiques leur permettant une plus grande rentabilité. Ils s'engagent, si un environnement encourageant est assuré, à multiplier la production actuelle par deux et ce, en l'espace de trois ans seulement. «Il est impératif de pérenniser la politique de la production pharmaceutique en Algérie afin d'améliorer la production nationale du médicament qui ne répond actuellement qu'à 30 % de la demande locale», a affirmé ce mardi matin le président de la société algérienne du médicament. «L'UNOP (Union nationale des opérateurs de la pharmacie) s'engage à multiplier cette même production par deux en l'espace de trois ans seulement, à condition que des facilités ainsi que des encouragements soient mis en place notamment du point de vue bureaucratique», a soutenu Farid Benhamdine qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Dans ce sens, il a lancé un appel afin «d'élaborer une loi du médicament pour assurer une visibilité à long terme». L'invité de la chaîne III a aussi plaidé pour «la mise en œuvre d'un nouveau procédé s'agissant des actuelles ordonnances. Il s'agit de l'ordonnance sécurisée». «Un système déjà applicable dans les pays européens particulièrement en France», selon lui. Mais pourquoi une ordonnance sécurisée ? Techniquement, les ordonnances sécurisées répondent à des spécifications techniques précises. Elles sont réalisées sur du papier filigrane donc non photocopiables. En outre, ces ordonnances peuvent contenir toutes les informations nécessaires. Pour appuyer ses dires, Farid Benhamdine a assuré que cette ordonnance dite sécurisée une fois mise en application, «fera éviter des déplacements inutiles aux malades, les cancéreux entre autres, vers les centres de santé». «Le plus important pour nous, c'est que le malade puisse se procurer ces médicaments prescrits là où il est sans être contraint d'effectuer un déplacement dans des établissements publics de santé», a-t-il dit notant que 95 % des médicaments morphiniques sont prescrits par des établissements publics de santé. Par ailleurs, évoquant les pénuries cycliques de médicament, le président de la Société algérienne du médicament, a indiqué qu'il existe en Algérie 150 grossistes contrairement aux chiffrés avancés ici et là. «Parmi ces 150, 10 ont 80 % des parts du marché. A mon avis, ce nombre doit être réduit et les grossistes devraient agir en professionnels», a-t-il dit. Citant la France comme exemple, Farid Benhamdine a estimé que dans ce pays, seuls 4 grossistes assurent 95 % de l'approvisionnement du même marché français. Enfin, le président de la Société algérienne du médicament, évoquant l'Agence nationale du médicament, a affirmé que cette dernière est une bonne chose «à condition qu'elle fonctionne indépendamment du ministère de la Santé».