Alors que sa présence et sa politique de répression au Sahara occidental sont de plus en plus critiquées et dénoncées par la communauté internationale, le roi du Maroc, à court d'arguments, s'en prend, une nouvelle fois, à l'Algérie sur le terrain des droits de l'Homme ! Le roi feint d'ignorer que les organisations internationales dénoncent, chaque jour que Dieu fait, le calvaire des Sahraouis dans les territoires occupés par l'armée et la police marocaines. Alors qu'on croyait le différend entre les deux pays, crée de toutes pièces par Rabat, dissipé avec le retour de l'ambassadeur du royaume à Alger, le roi revient sur le discours du président de la République avec plus d'hostilité et de contre vérités. S'exprimant à l'occasion de la commémoration de la «Marche verte» sur les territoires occupés du Sahara Occidental, en 1975, Mohammed VI a fait valoir hier soir que «quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n'a qu'à descendre à Tindouf, et observer dans nombre de régions alentour, les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires». Le roi fait référence, notamment, aux camps de réfugiés sahraouis situés dans cette vaste région du pays visités à maintes reprises par de nombreuses délégations internationales. Ces dernières n'ont pourtant à aucun moment évoqué la violation des droits des réfugiés sahraouis qui sont traités dans le strict respect du droit international des réfugiés, du droit humanitaire et des droits de l'homme. Un programme d'assistance a même été réorienté pour leur bien être dans les secteurs de la santé, de la nutrition et de l'éducation. «Les camps de réfugiés ne nous appartiennent pas, nous ne sommes que des invités, et pourtant, nous nous sentons plus libres ici», a confié Bchere une jeune activiste sahraouie au magazine américain «The Nation» mardi dernier. Qu'en est-il, par contre, de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés où les sahraouis vivent des conditions pénibles et ou des cas de torture, de la répression systématique, des agressions et des exécutions extra -judiciaires sont rapportés quasi quotidiennement par des ONG internationales ? Le souverain chérifien a par ailleurs accusé les «adversaires» du royaume de recourir «à l'argent» et à d'autres «avantages» pour tenter «d'acheter les voix et les prises de position de certaines organisations hostiles». «Ils dilapident de la sorte les richesses et les ressources d'un peuple frère, que cette question ne concerne pas mais se dresse plutôt comme une entrave à l'intégration maghrébine», a-t-il ajouté. Ces allégations mensongères qui peinent à tenir la route car totalement infondées, interviennent quelques jours avant une visite à Alger puis à Rabat du secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Il s'agit de donner un peu de consistance à la thèse marocaine de plus en plus isolée sur la scène internationale sur cette question. Ces déclarations illustrent clairement la panique, l'incohérence et l'irresponsabilité dans laquelle sont les hautes autorités marocaines.