Résumé de la 6e partie - Yamina apprend que son père a donné au jeune homme venu acheter sa voiture, une bouteille d'eau fraîche. Le jeune homme se tait parce que Yamina et sa mère pleurent. — S'il te plaît, mon fils, continue, ne fais pas attention à nous. — J'ai pris la bouteille d'eau qu'il me tendait et je lui ai dit : «Je ne dois jamais oublier qu'un homme que je ne connais pas, m'a donné une bouteille d'eau fraîche alors que les amis de mon frère n'ont pas eu cette générosité. Et pour ne jamais oublier cet homme, je garderai toujours cette bouteille et cette serviette!» Il m'a regardé et m'a souri : «Là, c'est encore mieux. Ainsi, le souvenir de cette journée aura des traces concrètes. Chaque fois que tu verras cette bouteille, tu te souviendras de tonton Didou !» La mère de Yamina crie et applique ses mains contre sa poitrine : — Oh ! Mon Dieu ! Le jeune homme sursaute et demande : «Qu'y a-t-il ? Qu'est-ce que j'ai dit ? — Abderrezak t'a dit qu'il s'appelait «Didou»? — Oui...Je m'en souviens très bien... — Incroyable ! — Pourquoi est-ce incroyable ? — C'est incroyable parce qu'en dehors de moi, son épouse, personne ne l'appelait Didou... Même Yamina ignore l'existence de ce sobriquet... C'est un sobriquet que j'ai inventé. — Moi, maman, je savais que tu appelais papa Didou mais personne d'autre ne s'est jamais permis cette familiarité avec lui. Toi, seule l'appelais ainsi. — C'est un sobriquet qui n'est jamais sorti de la maison. S'il t'en a fait part, mon fils, c'est bien parce qu'il t'a pris en sympathie... Et Yamina d'ajouter : «Les propos que vous venez de répéter sont bien ceux de mon père. C'est bien ainsi qu'il raisonnait. Quand on fait du bien, il faut l'oublier et quand on nous fait du bien, il faut s'en souvenir. — Oui. Et j'ai tellement été marqué par ses propos que j'ai gardé la bouteille d'eau et la serviette qu'il m'a données. Elles sont intactes et rangées dans une armoire avec des objets précieux. Et... — Et ? fit Yamina. — Je peux vous les montrer mais je ne vous les rendrai pas...Elles ont pour moi une valeur inestimable... — Vous pouvez les garder, mon fils ... Nous, nous avons d'autres souvenirs d'Abderrahmane. Tout ce que tu vois ici, lui appartenait et correspond à chaque étape de sa vie et à toutes les peines qu'il s'est données pour élever ses enfants et assurer notre bien-être... (A suivre...)