Résumé de la 22e partie - Contrairement à ce que craignait Yamina, la mère d'Abderrezak s'avère une femme exquise. Elle est au courant de l'histoire de la bouteille d'eau depuis vingt ans déjà. Bon, intervient Abderrezak... Je sais que vous avez beaucoup de choses à vous dire mais nous, nous avons ce couscous à emmener avant qu'il ne refroidisse. — Oui... Abderrezak a raison, fait Yamina, entrons, entrons... — Euh... Yamina, il est inutile que vous veniez, suggéra le jeune homme. Nous emmenons ce couscous, ton frère et moi, dans ma voiture... — Merci... Si vous vous en occupez, il est inutile que je vienne. Un demi-heure plus tard, tout le monde s'est retrouvé à table pour un déjeuner convivial. La mère de Yamina et celle d'Abderrezak se sont lancées dans une discussion pointue au sujet de la cherté de la vie, de ses difficultés et de la métamorphose des gens qui courent derrière l'argent comme des fous, oubliant tout ce qui fait d'eux des êtres humains. Yamina remarque que les deux femmes s'entendent très bien et donnent l'air de se connaître depuis... vingt ans. Mais contre toute attente, cela ne semble pas lui plaire parce qu'elle a toujours son cauchemar à l'esprit. Elle est convaincue que le malheur et le deuil surviendront subitement au moment où personne ne s'y attend. Après le déjeuner, Abderrezak et sa mère partent chez eux visiblement heureux des moments passés avec cette famille qu'ils ne connaissaient pas un mois plus tôt. Dès que la voiture d'Abderrezak a démarré, Nabila chuchote à l'oreille de sa sœur aînée : — Grande sœur, tu as tiré le gros lot ! Dans peu de temps, nous mangerons encore du couscous. Et cette fois-ci, ce sera un grand couscous qu'il faudra inviter beaucoup de gens... Y compris nos deux oncles que tu n'aimes pas. — Cesse de dire des bêtises ! — Mais ce ne sont pas des bêtises, continue Nabila à voix basse. Pendant que ma mère parlait avec la mère d'Abderrezak, moi, je tendais l'oreille dans leur direction tout en m'affairant autour de la table pour veiller à ce que personne ne manque de rien. Et j'en ai entendu des choses... Mais toi, je sais que tu n'as rien entendu de leur conversation. — Et qu'est-ce que tes oreilles-radars ont entendu ? — Si je te le dis, tu me croiras ? — Parle d'abord. (A suivre...)