Réalité C?est un secret de Polichinelle, le «butin» des malfaiteurs est rapidement écoulé dans les marchés à puces ou à ciel ouvert, au vu et au su de tout le monde. Le marché de Bachdjarah, communément appelé «D?lala» et le marché à puces de Oued Knis dans le quartier populaire de Ruisseau regorgent de téléphones portables qui atterrissent facilement dans les mains de receleurs au nez et à la barbe des autorités. «Si on vous vole votre mobile, vous pouvez le trouver ici» nous apostrophe un vieux briscard, habitué de Oued Knis et visiblement bien au fait de tout ce qui s?y trame... «Il n?y a ni facture ni rien du tout? si vous voulez un portable de qualité vous n?avez qu?à y mettre le prix», enchaîne une autre personne, elle aussi habituée des lieux. L?on apprend également que même les receleurs ne sont pas à l?abri d?un guet-apens dans leur propre fief, car Oued Knis ou Bachdjarah, comme dira un autre témoin, sont infestés de voleurs et les portables constituent le butin le plus prisé et surtout le plus facile à prendre. Il y en a même qui, après avoir été victime d?une agression et d?un vol, viennent chaque après-midi, juste après la prière d?El Asr, moment de grande affluence, pour tenter l?impossible : détecter leur objet volé la veille, la semaine passée ou le mois dernier. Vaine tentative, car les transactions se font à un rythme tellement effréné que tout semble être en règle dans ce marché pourtant «très» parallèle. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Nokia, Siemens, Samsung, Motorola, Alcatel?, toutes les marques sont présentes. De quoi faire pâlir les magasins spécialisés. Les quelques descentes punitives des forces de l?ordre sèment, il est vrai, la confusion, mais tout rentre dans l?ordre, une fois les «flics» repartis. Oued Knis redevient Oued Knis, l?eldorado des voleurs, receleurs, et chercheurs d?aiguilles, tous pratiquement munis de couteau. «Ici c?est très, très dangereux !» L?avertissement est pris au sérieux. Il faut quitter les lieux sans regarder dans le rétroviseur.