Alger Un policier tue un enfant, un drame ! Le procès s?est déroulé il y a quelques mois au tribunal criminel. Tout un mystère englobe cette affaire, et une question qui revient sans cesse : «Est-ce la première ou la deuxième balle qui a tué l?enfant ?» 200 millions de centimes, telle est la somme exigée par le géniteur de la victime? Un procès qui a drainé une grande foule? Nacer, dans le box des accusés, jette des regards craintifs et furtifs en direction de sa famille présente et abattue, mais surtout anxieuse quant au sort qui attend le jeune policier? Quel sera le poids de sa condamnation ? Les faits de cette troublante affaire remontent à octobre 2003, à la rue Didouche-Mourad... Un homme affolé va trouver les services de sécurité et lance d?une voix entrecoupée de sanglots : «Mon enfant, Anis, âgé de 14 ans, vient de décéder. Alors qu?il était au balcon de sa chambre, il a reçu une balle venue dont on ne sait où !» En fait, cette soirée-là, les ruelles et boulevards de la capitale regorgeaient de monde et les voitures pleines à craquer de jeunes qui célébraient la victoire du Mouloudia d?Alger ce 14 octobre 2003? Un enfant sort au balcon rue Didouche-Mourad et y laisse malheureusement la vie? Un drame pour une famille unie et heureuse... Au troisième étage, l?enfant lançait de joyeux youyous et tapait des mains lorsqu?une balle, venue de nulle part, fige son rire et sa joie? A cause de personnes qui, sous prétexte qu?elles exercent dans le corps sécuritaire, manient l?arme tel un jouet sans penser aux conséquences qui pourraient en résulter... Des conséquences le plus souvent dramatiques. Trois suspects sont aussitôt arrêtés, trois amis, dont l?un H. M. est un jeune policier. Seule intrigue au moment des faits, deux coups de feu ont été tirés, et la question demeure posée : laquelle des balles a arraché à la vie l?innocent Anis ? Le jour du procès, l?accusé, abattu, laisse paraître un profond remords. C?est à peine s?il ose affronter les membres de la cour, détournant sans cesse la tête, honteux d?être la cause, l?unique cause d?un drame familial... Les membres de la cour ne se gênent d?ailleurs pas en revenant sans cesse sur l?absence totale du sens des responsabilités professionnelles du mis en cause, qui a usé de son arme alors qu?il n?était pas en service. ? Où étiez-vous le 14 octobre 2003 ? Etiez-vous de permanence ? ? Non, monsieur le président? J?avais terminé mon travail tôt dans la matinée. ? Où vous êtes-vous rendu alors ? ? Je suis rentré chez moi, j?ai pris une douche, je me suis changé et je suis ressorti. L?accusé répond spontanément aux questions, le yeux rivés au sol. (A suivre...)