Procédure Jimmy Carter a annoncé hier soir à Caracas que les autorités vénézuéliennes organisaient un audit du référendum sur la révocation du mandat de Chavez. Cet audit, prévu dans les deux jours, a été décidé dans le but de prouver à l'opposition qu'il n'y a pas eu de fraude électorale. L'ancien président des Etats-Unis a expliqué, lors d'une conférence de presse, que «les résultats de cet audit devraient donner une réponse aux inquiétudes de l'opposition». Et d?ajouter : «Nous allons dépouiller un échantillon de 150 tables de vote en présence de représentants du gouvernement, de l'opposition et des observateurs internationaux. Nous avons proposé au Conseil national électoral (CNE) l'organisation d'un audit additionnel et le CNE a accepté. Cet audit permettra d'établir une comparaison entre les chiffres donnés par les machines et les votes sur papier. Les résultats finaux seront à la disposition de tous. Nous avons une confiance totale dans l'exactitude du fonctionnement des votes automatiques.»Néanmoins, il n?exclut pas qu?il«pourrait y avoir quelques petites disparités dans les résultats qui, toutefois, ne seront pas significatifs». Le patronat, ainsi que l'opposition avaient dénoncé «les fraudes électorales» dès l'annonce des résultats donnant la victoire au président Chavez. Ils exigeaient le dépouillement et le décompte des scrutins sur papier pour comparer les résultats avec ceux des votes automatiques. La victoire du président Chavez avait déjà été validée avant-hier à Caracas par l'Organisation des Etats américains (OEA) et par l'ancien président américain Jimmy Carter, présents comme observateurs. L'opposition vénézuélienne est lâchée ainsi par Washington et même par le patronat vénézuélien. Puisque la principale organisation patronale du Venezuela, qui a toujours été un membre actif de l'opposition, a aussi reconnu la victoire du chef de l'Etat. Pour sa part, le porte-parole adjoint du ministère américain des Affaires étrangères, Adam Ereli a déclaré que Washington «reconnaît les résultats préliminaires du référendum et note qu'ils montrent que le président Chavez a reçu le soutien d'une majorité des électeurs».L'opposition, quant à elle, estime que les observateurs internationaux changeront d?avis lorsqu'ils auront pris connaissance des preuves de cette fraude. Les démocrates fourniront ces preuves qui, selon le principal responsable de l'opposition Enrique Mendoza, inciteront les observateurs à demander la révision du vote. L'opposition est aujourd?hui divisée, car un autre responsable, le gouverneur de l'Etat de Zulia (Est) Manuel Rosalesa, a reconnu la victoire de Chavez. Ainsi, selon des observateurs et des personnalités du pays, il n?est pas à écarter que le rejet des résultats par l'un des deux camps puisse entraîner des protestations populaires.