Qualité ■ Quelle est la meilleure huile d'olive au monde ? «Celle de Kabylie», répondent, sans hésitation aucune, les amoureux de ce produit du terroir. Dans les faits, les différents concours internationaux organisés ces dernières années ont primé plutôt des huiles d'olives espagnoles, italiennes ou françaises. Mais l'huile d'olive d'Algérie n'a pas été toujours représentée lors de ce genre de compétition. Une chose est certaine en tout cas : il fut un temps où «zith ouzemour» collectionnait les distinctions. En 1910 par exemple, le célèbre cru de Tavlast du nom d'une ferme familiale située à l'est de la commune de Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, s'est distingué de fort belle manière en remportant une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Bruxelles. Dix ans plus tard, il est de nouveau récompensé à l'occasion du Concours général agricole organisé à Paris. Aujourd'hui encore, cette huile est considérée comme l'une des meilleures au monde grâce, notamment, à son goût exquis et sa faible acidité. Ceci étant, il existe bien d'autres crus en Kabylie qui ne manquent pas de saveur. Les Bibans, Bouira, Seddouk ou encore la Haute-Kabylie, autant de régions où l'on produit aussi de très bonnes huiles. Lors d'un concours organisé en 2013 en marge du Salon international de l'oléiculture, la région a d'ailleurs raflé les trois premiers prix grâce aux huiles «Numidia» d'Ighzer Amokrane, dans la wilaya de Béjaïa, «zith ouzemour» d'Abizar, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et «Bellache El-Koula» de Bordj Bou Arréridj. Malgré tout, ces labels demeurent très peu valorisés, notamment sur le marché international où certaines huiles se vendent à prix d'or. C'est le cas, entre autres, de «Jaen», une huile produite en Andalousie, en Espagne, proposée entre...500 et 1000 euros le litre, et de la «Golden olive oil», originaire de Croatie et dont le coût avoisine les 600 euros. A titre de comparaison, l'huile d'olive de Kabylie est vendue entre 600 et 800 dinars le litre, soit l'équivalent de 0.6 à 0.8 euro selon le taux de change officiel ! Peut-on espérer voir un jour les choses évoluer pour ce produit ? A priori, oui, car l'huile d'olive «pourrait devenir durablement plus rare et plus chère», d'après l'économiste français, Bruno Parmentier. Au rythme où vont les choses, l'huile d'olive de Kabylie est bien partie pour devenir le pétrole de l'Algérie, surtout quand on sait qu'avec les cours actuels du brent (aux alentours de 60 dollars le baril), un litre de pétrole coûte déjà moins cher qu'un litre d'huile d'olive (un baril, c'est environ 159 litres) !