Saison n Les oliveraies ont repris vie à travers plusieurs régions de la wilaya de Bouira à la faveur du lancement, il y a quelques jours, de la cueillette des olives marquée comme à l'accoutumée par une ambiance de partage et de solidarité. Profitant du soleil dominant ces jours-ci, les paysans de plusieurs villages et localités du nord de la wilaya reprennent ainsi le chemin des oliveraies en mobilisant les moyens matériels nécessaires. Echelles, bâches, scies, ciseaux et peignes sont plutôt les outils indispensables dans la «conquête» des oliveraies. Tout le monde se mobilise, petits et grands, afin de collecter la totalité du produit avant la dégradation des conditions atmosphériques. Dans les champs, l'ambiance est festive et le soleil, qui a fait sa réapparition ces derniers jours, n'a donné que plus de charme à ces moments idylliques marqués notamment par une ambiance de solidarité particulière. Ainsi, la récolte va bon train dans toutes les localités de la wilaya et les cueilleurs ne lésinent aucunement sur les moyens afin de «venir à bout» de ces oliviers. Néanmoins, ce qui a ravi plus d'un, à Bouira, c'est le fait que la mouche de l'olive, appelée scientifiquement Dacusolea, laquelle a fait des ravages sur les récoltes l'an dernier, n'a pas sévi cette année. Plusieurs régions de la wilaya, à l'instar de certaines autres du pays, respectent la tradition à la lettre. Des sortes de Touiza (bénévolat) sont organisées par les villageois à chaque collecte des olives, un évènement annuel qui ressemble à une véritable fête. Ce qui fait surtout plaisir aux yeux, ce sont ces grappes de villageois se rendant chaque jour, dès la matinée, dans leurs oliveraies pour cueillir les fruits oléagineux presque «vénérés»! Ils entourent les oliviers, certains en gaulant et d'autres en ramassant les olives tombées à terre, le tout dans une ambiance bon enfant. Il est vrai que le ramassage des olives est une besogne harassante et fatigante, mais il contribue à la consolidation des liens familiaux et entre villageois. Ce travail champêtre explique l'attachement viscéral qu'ont les Bouiris à leur terre, même si celle-ci se trouve de plus en plus délaissée, et surtout menacée par l'avancée du béton. Le moment le plus convivial durant la collecte des olives reste, indubitablement, ce repas de midi que toute la famille prend autour d'un feu fait de branchages secs d'oliviers qui dégagent une fumée que l'on peut sentir même. Les membres de la famille entourent ce feu en mangeant des plats généralement préparés à la maison avec des fruits, comme la fameuse figue sèche que l'on imbibe dans l'huile d'olive. Des moments qui «valent tous les trésors du monde», estiment des villageois.