Constat n La capitale a connu pendant le mois de ramadan un nouveau paysage plus aéré grâce à la force publique qui a mis le paquet pour lutter contre l'informel. A la rue Larbi Ben M'hidi (ex-rue d'Isly), à Belouizdad, Bab El-Oued, rue Réda Houhou et bien d'autres quartiers de l'algérois les marchands à la sauvette se font de plus en plus rares. La police a en effet mis le paquet pour nettoyer plusieurs espaces publics d'Alger en sillonnant de jour comme de nuit les endroits concernés par ce phénomène. Certains clients habitués des lieux sont restés médusés en découvrant la disparition de ces espaces où ils ont pris l'habitude de s'approvisionner. D'autres, en revanche, restent sceptiques et pensent que ce genre d'opération est conjoncturel, ne peut durer dans le temps et que l'informel va revenir en force dans les mois qui viennent. Quoi qu'il en soit, il est devenu difficile pour les jeunes vendeurs amateurs d'exercer cette activité ces jours ci, d'autant que plusieurs réfractaires ont vu leurs marchandises saisies. Aux Anassers, les vendeurs de fruits et légumes qui occupaient illicitement les trottoirs et de manière anarchique, ont été contraints d'intégrer le marché communal, avons-nous remarqué. Nous avons constaté aussi de visu que l'espace dédié exclusivement à la vente de la marchandise d'occasion (vêtements, téléphones portables et divers objets…), appelé communément «dlala» de Birkhadem a été rasé depuis quelques jours. A l'extérieur du marché couvert de cette commune, peu de vendeurs ont osé courir le risque d'écouler leur marchandise. Il y a quelques mois, même les trottoirs étaient bondés de vendeurs illégaux au point où il était très difficile d'emprunter cette route bloquée à longueur d'année par les automobilistes et les piétons sans compter l'insalubrité ambiante qui s'est incrustée dans le paysage du quartier. Un étudiant de Saïd-Hamdine a tenté comme même d'étaler sa marchandise hier après-midi dans cet endroit. Il nous raconte que «l'un des vendeurs ici a perdu sa marchandise de 60 000 DA saisie par la police». C'est le cas de Zineddine natif de Birkhadem qui a passé son bac cette année. «J'ai dû temporiser quelques jours en espérant que la police desserre un peu l'étau», témoigne-t-il. Et d'ajouter : «J'ai acheté une marchandise de 40 000 DA et je ne veux pas la perdre tout de même». Ces deux jeunes étudiants espèrent faire des bénéfices pour «passer leurs vacances en Tunisie», nous révèlent-ils . «On nous pousse à voler», a lancé un chômeur qui a tenté pour la enième fois, dit-il, d'investir ce créneau justifiant qu'il n'«avait pas le choix». A Bachdjarah, Chéraga, Draria et d'autres communes, cette opération s'est soldée par le démantèlement de plusieurs commerces informels. Les policiers et les gendarmes ont procédé à l'évacuation de plusieurs commerçants qui occupaient la chaussée et les alentours des cités d'Alger depuis le début du ramadan. Certains jeunes, informés de l'opération, se déplacent et étalent leur marchandise ailleurs. De nombreux algériens n'apprécient pas le principe d'élimination de l'informel, prétextant que ce commerce est une aubaine pour les pauvres familles, d'autant, que les prix y sont plus abordables notamment pour ce qui est des fruits et légumes.