Résumé de la 1re partie - Le commissaire observe attentivement le garçon boucher, avant de l'interroger. Il fait le même récit que Franz Valberg : Jurgen Grass s'est attardé mais ils ont décidé de continuer, Franz et lui, jusqu'à Pfaffen. Et il ajoute d'une voix inquiète : — Mais pourquoi me demandez-vous cela ? Le commissaire décide de frapper un grand coup. — Parce que j'ai tout lieu de croire qu'il ne s'agit pas d'un accident. Et si ce n'est pas un accident, il y a deux suspects : Valberg et vous ! Le jeune garçon boucher se trouble de plus en plus. Il passe la langue sur ses lèvres, avale sa salive. Il hésite encore quelques instants, et puis il se décide : — C'est Franz qui a fait le coup. On roulait tous les deux, quand il m'a fait signe de m'arrêter. Il m'a dit : «J'ai un compte à régler avec Jurgen.» On l'a attendu. Quand il est arrivé, Franz s'est jeté sur lui et l'a frappé. Après, il est revenu vers moi et m'a dit : «Boucle-la si tu ne veux pas qu'il t'arrive la mêmechose.» Le commissaire Lenau est satisfait. Dès le départ il n'avait pas cru à l'accident. Son intuition ne l'avait pas trompé. Il convoque aussitôt Franz Valberg. Celui-ci pousseun cri d'indignation quand il apprend les aveux deson camarade. — Mais ça ne va pas ! Qu'est-ce qui lui prend àHans ? Il est devenu ou ou quoi ?... Mais malgré ses protestations, il est inculpé de meurtre et arrêté... Cela n'empêche pas le commissaire de rester prudent. Le témoignage de son camarade n'est pas suffisant. Il a pu l' accuser parce qu'il est mythomane ou par vengeance. II faut une preuve. Cette preuve, contrairement à ce qu'il espérait, lemédecin légiste ne la lui apporte pas... La mort a été occasionnée par un choc très violent au thorax, qui a fait éclater le foie et le poumon droit. C'est le le genre de traumatisme classique chez les piétons et les cyclistes accidentés, quoiqu'il puisse s agir aussi d'un coup porté par quelqu'un d'une force exceptionnelle... L'enquête continue donc, mais l'attente du commissaire Lenau est de courte durée. Quelques jours plus tard, un homme d'une trentaine d'années demande à être reçu dans son bureau. Il est mal vêtu. Il dit s'appeler Ludwig Weiss et être actuellement au chômage. — Je suis venu pour témoigner à propos de l'histoire de Pfaffen. Je ne voudrais pas que ça me fasse d'ennuis. Le commissaire le rassure avec les mots qu'il faut et l'homme se met à parler : — Ben voilà... C'était la nuit du 5 avril. J'étais sur la route. J'ai vu passer d'abord deux cyclistes et puis après un autre. Ensuite, l'un des deux cyclistes est revenu vers le dernier... Oh, ça n'a pas duré long-temps! Ils se sont disputés et le plus grand a donné un coup de poing. Un seul. L'autre est tombé. Alors le grand lui a placé la jambe dans le cadre de sa bicyclette et il est reparti. Voilà, c'est tout... C'est tout, mais c'est décisif. Avec ce second témoignage, qui confirme en tous points le premier, il n'y a plus de place pour le doute. Franz Valberg est inculpé du meurtre de son camarade Jurgen Grass. Son procès va bientôt avoir lieu au palais de justice de Mannheim... A suivre