Indifférence Aucune mesure n?est prise par les élus de la wilaya de Blida pour l?élaboration de la charte communale de l?environnement. La question de la protection de la nature et du cadre de vie dans les villes de la wilaya de Blida reste entière. La ville fait, en effet, toujours face au problème de manque d?hygiène, de prolifération de décharges privées et publiques à travers les quartiers, de pollution d?eau potable par le mélange avec les eaux usées et de manque d?espaces verts. La plupart des décharges exploitées, même si certaines sont autorisées par les APC, sont des décharges sauvages ne répondant pas aux critères de préservation de l?environnement, et où les usagers viennent déposer leurs déchets sans aucun contrôle, y compris les déchets industriels et hospitaliers. La situation actuelle met en évidence le fait que dans bien des cas, les communes de la wilaya de Blida ont du mal à assumer la gestion des déchets solides urbains. Ceci se traduit souvent par l?amoncellement des déchets dans les cités, et surtout l?existence d?un nombre important de décharges sauvages implantées à proximité d?habitations le long des oueds au-dessus de nappes phréatiques, sur des terrains agricoles ou à proximité des massifs forestiers. M. Ounar, inspecteur général de l?environnement de Blida, nous dira à ce sujet que plusieurs types de pollutions peuvent être alors générés. Les pollutions biologiques dont la manifestation par la prolifération d?agents pathogènes, favorisées par la présence de résidus organiques en décomposition ou de déchets spécifiques tels que les déchets hospitaliers. Les pollutions chimiques, générées par la présence de déchets toxiques, et notamment certains déchets industriels, et qui présentent un danger d?autant plus grand que leurs effets peuvent se manifester après une longue exposition. Ces pollutions peuvent altérer la qualité des eaux superficielles et souterraines, par lessivage des dépôts de déchets par les eaux de pluie et infiltration et avoir pour conséquences des maladies telles que la fièvre typhoïde, la dysenterie, mais aussi des affections dues aux substances toxiques pouvant se trouver dans les décharges (comme le mercure par exemple). Les dépôts attirent les animaux (chiens, rats, etc), ce qui favorise la propagation de maladies graves telles que la rage, le choléra... La pollution atmosphérique est également une préoccupation d?autant que le nombre de véhicules circulant en ville ne fait qu?augmenter pendant que des fumées noires continuent à être dégagées, en toute impunité, par des pots d?échappement défectueux de nombreux véhicules. «Ville industrielle», Blida connaît également des problèmes de pollution liés à ce secteur. Le cas le plus problématique en la matière est l?usine de ciment de Meftah dont les poussières dégagées sont à l?origine de beaucoup de cas d?asthme et d?allergie et du net recul de rendement des vergers de la localité. Blida, qui a atteint un stade critique, coûte annuellement plus de 210 milliards de dinars à l?Etat, soit 7% du PIB. La gravité de cette catastrophe écologique ne réside pas seulement dans l?impact financier, mais aussi et surtout en ses différentes formes à travers la déforestation, la désertification, l?appauvrissement de la diversité biologique, la dégradation des ressources en eau en qualité et en quantité, l?accroissement notable des pollutions, la prolifération des déchets urbains et industriels, la détérioration du cadre de vie et la dégradation du patrimoine archéologique et historique.