Les 53 Opgi ont effectué des dépôts de 2 600 milliards de centimes à El Khalifa Bank, mais l?ancien ministre de l?Habitat, Abdelmadjid Teboune, écarte sa responsabilité dans cette affaire. Le ministre nie également avoir été entendu par le juge dans l?affaire de la liquidation de la banque, puisque, dit-il, dans une lettre adressée à El Khabar, les Opgi sont autonomes et c?est leur conseil d?administration qui prend les décisions concernant leur gestion. Auparavant, le journal avait publié une information selon laquelle le juge d?instruction du tribunal de Sidi M'hamed aurait entendu le ministre. Ce dernier souligne que les trois Opgi d?Alger (Dar El-Beïda, Bir Mourad Rais et Hussein Dey) ont subi des pertes de 400 milliards dinars. Les dépôts à El Khalifa Bank ont commencé dès 1999, lorsque Abdelkader Bounekraf était encore à la tête du ministère alors que M. Tebboune n?a occupé ce poste que de mai 2001 à juin 2002. Les dépôts sont justifiés par l?appât du gain puisque la banque concernée propose des taux d?intérêt de 8,5 % contre une fourchette allant de 4,25 à 5,25 % pour les banques publiques. Ces taux étaient encore en vigueur en juillet de l?année dernière puisque l?Opgi de Médéa a effectué un dépôt de 5 milliards dinars à cette date. Le ministre souligne que la tutelle n?exerce que des pouvoirs de contrôle et d?orientation sur les offices. Pourtant, quatre représentants du ministère font partie des conseils d?administration sans jamais opposer des réserves à ces transferts. Il déplore d?ailleurs que ces derniers soient portés à gérer leur trésorerie uniquement par les taux d?intérêt au lieu de se consacrer à leur mission de promotion du logement. Les montants objet de mouvement émanent de la cession des biens ; une opération loin d?être close, selon le ministre. Ce dernier avoue que certains directeurs d?Opgi se trouvent actuellement sous contrôle judiciaire pour faciliter les enquêtes sur la gestion de leurs entreprises. Selon les déclarations de Tebboune, même le ministre actuel, Nadir Hamimid n?a rien fait pour s?opposer à cette course aux taux d?intérêt. Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a promis que des sanctions tomberont sur les responsables d?institutions ayant commis des fautes de ce genre.