Constat n Il est dit que le cinéma n?existe plus en Algérie, qu?il n?y a plus d?exercice en matière de création cinématographique. Tout le monde s?accorde à le dire et chaque fois qu?une occasion se présente, les professionnels du 7e art n?hésitent pas à s?en plaindre. Il est vrai que la production cinématographique a sensiblement régressé, ces quinze dernières années, en raison de la dissolution des entreprises chargées de la production, de la réalisation et de la diffusion de films. Mais l?espoir d?une renaissance résiste. D?abord, les professionnels du cinéma devraient s?organiser en association ; celle-ci serait amenée à agir en une action forte, agissante et performante. Le but de cette organisation serait d?élaborer un programme d?action méthodique en faveur de la relance de la production cinématographique. Car il ne faut surtout pas attendre que la tutelle les assiste. Il est vrai que l?apport du ministère de la culture est sollicité, mais seulement dans la mesure où celui-ci intervient de manière à réguler l?activité cinématographique par un dispositif législatif et juridique, et à soutenir, également, des projets de films. Le concours du ministère est indispensable, en ce sens, afin que ce métier ne s?exerce en aucun cas dans l?anarchie et le provisoire. Et il n?est donc pas nécessaire que l?intervention de la tutelle se fasse de façon paternaliste. Car nous avons pu constater que nombreux sont ceux ? réalisateurs et cinéastes ? qui persistent à stagner dans cet esprit d'assistanat. Nous pouvons constater, par ailleurs, que les gens du métier sont dispersés, çà et là, que ce soit en Algérie ou à l?étranger, et qu?ils sont loin d?être solidaires. Cela n?aide surtout pas la relance du cinéma algérien. Imaginons qu?une association réunissant les professionnels du cinéma existe. Qu?est-ce qu?il faudrait qu?elle fasse ? D?abord, s?assigner le devoir de relancer la pratique cinématographique : les membres de l?organisation, mettant de côté leurs divergences d?opinions et d?humeurs, ne doivent compter que sur leur compétence et leur expérience, rejetant toute sorte de tutelle ou un quelconque paternalisme, notamment étatique. Ensuite, l?association doit ouvrir les voies aux initiatives individuelles dans la mesure de ses capacités financières ; autrement dit : aider les jeunes, pleins d?enthousiasme et d?imagination, à réaliser des produits cinématographiques. Enfin, l?association doit opter pour une politique l?aidant à trouver, par ses propres initiatives, des sources financières, des sponsors, pour soutenir ses projets et non attendre en «se roulant les pouces» que le ministère de la culture daigne, un jour, verser à son budget un moyen répondant à ses besoins de réalisation. L?association ne doit compter que sur ses démarches et ses contacts.