Mercredi prochain, une réunion se tiendra à Paris entre une délégation algérienne et le Club de Paris pour le remboursement par anticipation de quelque 8 milliards de dollars. Selon Belalia Boulehouadjab, président de la commission finances de l?APN, le pays devra, de ce fait, engranger des gains importants à réinjecter dans l?investissement et la création de l?emploi. «Le remboursement de la dette par anticipation va permettre à l?Algérie d?engranger des gains importants», a estimé Belalia Boulehouadjeb, député et président de la commission finances à l?APN, lors de son passage ce matin sur les ondes de la chaîne III. Le 10 mai, sera organisée, dans la capitale française, une réunion entre l?Algérie et le Club de Paris pour discuter du remboursement par anticipation de la dette contractée par le pays auprès de cet organisme, estimée actuellement à 8 milliards de dollars, sur les 15,5 milliards constituant la totalité de la dette extérieure nationale. Cette méthode de remboursement, jugée il y a quelques jours «bonne» par le premier argentier, Mourad Medelci, ne peut, selon l?intervenant, qu?avoir «le satisfecit des institutions de Bretton Woods». «La Banque mondiale et le FMI mesurent aujourd?hui la bonne santé financière de l?Algérie et sa solvabilité. C?est pourquoi ils ne peuvent qu?applaudir une telle pratique», a rassuré le député FLN. Que va gagner l?Algérie ? M. Boulehouadjeb répond par deux exemples : «Par le passé, nous avons remboursé par anticipation à la Banque Africaine du Développement et à la Banque mondiale. Dans les deux opérations, l?Algérie a eu plus de 300 millions de dollars de gains», a-t-il argumenté, louant au passage les mérites de «la bonne gestion de la politique du remboursement». Celle-ci mettra, comme il l?a souligné, «l?Algérie en position de force par rapport aux institutions financières». Rembourser par anticipation permettra à terme «d?alléger la forte pression qui s?exerçait auparavant sur l?argent public, notamment en raison du lourd fardeau du service de la dette (34 milliards de dollars payés depuis 1985 Ndlr) et, par ricochet, sur les chantiers à l?arrêt depuis des années, faute justement de financement», a encore expliqué le président de la commission finances à l?hémicycle. La reconversion de la dette, l?autre forme de paiement est, toujours selon le même responsable, un «procédé technique de première importance» puisqu?il permet, le cas échéant, d?avoir «un flux de capitaux en dollars et en euros, reconvertis en dinar algérien, à réinjecter sur le marché national avec ce que cela induit comme investissements et création d?emplois». M. Boulehouadjeb évoque dans ce sens que ce genre de politique de reconversion est déjà entamé avec «nos partenaires français et espagnols, ce qui est une chose importante pour l?investissement en Algérie». Enfin, au sujet de la reconversion totale du dinar, avec en arrière-plan les bonnes performances des réserves de changes estimées actuellement à plus de 62 milliards de dollars, l?invité de la Chaîne III a plaidé pour «l?extrême prudence». «A l?heure actuelle, on en est à la reconversion commerciale qui permet à tout opérateur algérien d?avoir suffisamment de devises pour faire ses opérations avec ses partenaires étrangers. Quant à la reconversion totale, il faut être extrêmement prudent. Car il s?agit des deniers de l?Etat», a-t-il conclu.