Résumé de la 12e partie n Condamné à mort, Haarmann a été exécuté en 1925. Si Haarmann a été surnommé le Boucher de Hanovre, Peter Kurten, lui, est passé à la postérité sous le nom de Vampire de Düsseldorf. Düsseldorf est la deuxième ville, après Cologne, du land de Rhénanie Westphalie. Métropole industrielle importante, Düsseldorf est passée, comme les autres villes allemandes de l'époque, par le chômage et la précarité consécutive à la défaite de la Guerre 14-18 puis à la crise économique mondiale. Si Düsseldorf est le terrain sur lequel va évoluer Kurten, sa ville natale est Mülheim, sur le Rhin, où il voit le jour en 1883. Sa famille est pauvre. Son père, un alcoolique invétéré, est ouvrier, mais presque tout le temps au chômage. «Mon père, racontera plus tard Kurten, était d'une violence inouïe. Il n'y avait pas de jour où il n'entrait pas à la maison ivre et quand il était ivre, il battait ma mère et nous battait, mes douze frères et sœurs et moi.» Le jeune garçon sera particulièrement la cible des colères paternelles. «Un jour, raconte encore Kurten, il m'a pris par le col et m'a traîné jusqu'aux toilettes, il m'a mis la tête dans la fosse d'aisance et l'a maintenue ainsi un long moment jusqu'à ce que je m'évanouisse. En même temps, il me frappait avec un bâton, en poussant de gros jurons et en me traitant de tous les noms.» Mais le père n'est pas seulement violent, c'est aussi un être immoral. Il est grossier et, un soir qu'il est ivre, il viole une de ses filles. Madame Kurten, comme beaucoup de femmes malheureuses, est totalement sous la dépendance de son époux. Sans instruction, sans métier, elle trime à la maison et elle subit sans rien dire les violences de son mari. Elle ne peut même pas protéger ses enfants et encore moins porter plainte contre lui. «Et pourtant, regrettera plus tard Kurten, ma mère aurait pu intervenir, elle aurait pu nous défendre...» Les voisins, les proches étaient indifférents au sort de la malheureuse mère et de ses enfants. Kurten fréquente peu l'école, préférant flâner dans les champs. Il fait la connaissance d'un jeune employé de la fourrière qui va l'introduire dans les cages des animaux et lui apprendre à les torturer. «On s'amusait à aveugler les chiens et les chats, à leur couper la queue ou une patte. Nous aimions les voir souffrir !» Le jeune homme l'initie aussi à la bestialité et, longtemps, l'adolescent recourra à ce moyen pour satisfaire son appétit sexuel qui s'avère déjà insatiable. Kurten sera profondément marqué par ces années d'apprentissage. Il a d'abord découvert que les hommes sont cruels et impitoyables et qu'il ne doit rien attendre d'eux. Victime de la violence, il s'est exercé, à son tour, à faire souffrir, en commençant par des animaux sans défense... (à suivre...)