L'abolition de cette peine permettra à notre pays, entre autres, de signer des conventions d'extradition avec d'autres pays, selon Farouk Ksentini. La suppression de la peine de mort dans notre pays est à l'ordre du jour. «Je crois savoir qu'il y a un projet dans ce sens», a indiqué, ce matin, Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cnppdh), sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Néanmoins, «les choses n'avancent pas aussi rapidement que je le souhaite», a-t-il précisé. Selon le premier responsable de la Cnppdh, il y va de l'intérêt de notre pays. «Cela nous permettra de signer des conventions d'extradition avec d'autres pays», dira-t-il à ce propos. Il y a lieu de rappeler qu'un certain nombre de pays, européens notamment, hésitent toujours à signer ce genre de convention en raison du maintien de la peine de mort dans le dispositif législatif national. De l'avis de Farouk Ksentini, l'abolition de cette peine «sauvage et moyenâgeuse» est primordiale pour notre pays, ceci d'autant plus qu'elle «n'est plus exécutée depuis 1993», bien qu'elle existe dans les textes et qu'elle soit prononcée «ici et là par des tribunaux». «Il faut que l'Algérie se mette en conformité avec les conventions internationales qu'elle a signées, il faut qu'elle se mette surtout en conformité avec elle-même, la législation devrait être modifiée et nous devrions aboutir à la suppression pure et simple de la peine de mort», poursuivra-t-il tout en rappelant que la président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a gracié en 2001 et 2002 plus de 200 condamnés à mort. Cela fera dire à l'invité de la Chaîne III que la peine de mort «est tombée en désuétude, il n'y a plus que les textes qui la proclament». S'exprimant, par ailleurs, sur la situation des droits de l'Homme dans notre pays, le président de la Cnppdh affirmera que beaucoup a été fait, «mais beaucoup reste à faire. «Compte tenu du fait que l'Algérie a souffert d'un déficit en matière des droits de l'Homme un siècle et demi durant, nous avons des retards à combler», conclura-t-il.