Résumé de la 1re partie n La famille de Aïcha, la fille du bûcheron, est pauvre. Mais tandis que la fillette est travailleuse, ses trois sœurs sont paresseuses. L'amour du travail n'est pas la seule qualité d'Aïcha. C'est aussi une jolie fille – même la plus belle du village — une fille bonne, généreuse et surtout très intelligente. C'est tout le contraire de ses sœurs, dit la légende, qui affectionne les contrastes extrêmes : les trois autres filles du bûcheron sont laides, méchantes et bêtes. «Nous sommes plus belles que toi !», disent-elles à Aïcha. La fillette hoche la tête docilement. «Assurément, vous êtes plus belles ! — Regarde nos cheveux, nos yeux, notre peau !» Leurs cheveux sont emmêlés comme des branches épineuses, leurs yeux petits et méchants comme ceux de la vipère, leur peau rêche et parcheminée comme celle des vieilles personnes. Les cheveux de Aïcha sont, en revanche, soyeux et brillent au soleil comme les blés ; ses yeux, grands, avec de longs cils roux, sont des morceaux de ciel et sa peau blanche et satinée est lisse au toucher. Mais la fillette, pour ne pas irriter ses sœurs, leur dit : «Oui, vous êtes plus belles que moi !» Alors que les trois filles se tiennent soigneusement éloignées du feu pour ne pas se couvrir de cendres, Aïcha, elle, remue, du matin jusqu'au soir, les braises. Ses sœurs ne vont pas à la fontaine pour ne pas se briser le dos en portant les lourdes jarres ; elle y va plusieurs fois par jour. Ses sœurs ne s'usent pas les yeux à filer ou à tisser ; elle ne fait que cela quand elle a du temps livre. Ni le feu, ni les lourdes charges, ni le tissage ne gâtent son teint ni ne déforme son corps. Chaque jour, Aïcha acquiert encore plus de douceur, de force et de beauté. Cette fille, disent les gens qui la connaissent, est aimée de Dieu ! Plus d'un jeune homme aurait souhaité l'épouser tant elle était désirable, mais leurs parents, pleins de préjugés, refusent : «Cette fille a beau être jolie et intelligente, elle est pauvre comme Job !» Les jeunes hommes aiment les filles bien faites, mais les parents aiment les familles riches et considérées. Aïcha est attristée par ces réflexions, mais elle a confiance en sa belle étoile. «Si Dieu veut mon bonheur, il saura m'envoyer l'époux que mon cœur désire.» Ses sœurs, elles, continuent à se peigner, à arranger leurs guenilles, à se maquiller pour paraître belles. «Moi, dit l'aînée je veux épouser le fils du roi ! — Et moi son frère, dit la seconde. — Vos princes ont-il un frère qui veuille de moi ? dit la troisième, qui paraît la plus bête. — Bien sûr, disent ses sœurs, nous te caserons aussi !» Elles aperçoivent Aïcha en train de frotter le sol ou de tourner la louche dans la marmite. «Et toi, disent-elles à leur cadette, qui te ferons-nous épouser ?» Elles réfléchissent puis disent en éclatant de rire : «Elle, elle épousera le concierge du roi, elle nous ouvrira les portes du palais !» Ces propos désolent les parents des filles. (à suivre...)