Crise n Le Hezbollah demande le départ du gouvernement et refuse le désarmement de sa branche armée. Le Hezbollah libanais chiite a violemment critiqué, hier, lundi, les forces de la majorité antisyrienne au Liban et réclamé avec force le départ du gouvernement auquel il participe, soulignant son refus de désarmer sa branche armée. «Les Forces du 14 mars, coalition des partis de la majorité parlementaire, se sont alignées sur l'ennemi israélien depuis le début de l'offensive lancée le 12 juillet par l'Etat hébreu contre le Hezbollah», a lancé Ali Ammar, un député du Hezbollah. Il s'adressait à une foule de milliers de personnes rassemblées à l'occasion d'une fête religieuse chiite dans la banlieue sud de Beyrouth, dont des quartiers entiers ont été détruits par les bombardements israéliens. «Ils ont planifié l'assassinat de la résistance en collaboration avec les Américains et les Israéliens», a-t-il ajouté. «La Résistance gardera ses armes», a martelé à trois reprises le député du Hezbollah. «Ces armes sont comme l'Evangile, comme le Coran», a-t-il dit. «Ce gouvernement doit partir !», a lancé Ammar, accusant la majorité parlementaire d'être «une majorité illusoire qui a usurpé le pouvoir». Alors que la foule scandait : «Gouvernement, démission !», le député de la formation chiite, qui bénéficie du soutien de Damas et Téhéran, a réclamé un gouvernement d'union nationale comprenant le député chrétien Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre qui a conclu une entente avec le Hezbollah en février, et l'ex-député chrétien prosyrien, Soleimane Frangié. Ali Ammar a, enfin, rendu un hommage appuyé aux présidents libanais, syrien et iranien, qu'il a qualifiés de «grands hommes». Le rassemblement, le premier de cette importance organisé par le Hezbollah depuis la fin des hostilités avec Israël le 14 août dernier, se tenait sur les décombres déblayés d'immeubles détruits dans ce qui constituait le périmètre de sécurité du Hezbollah. Des spots éclairaient les immeubles autour, souvent à moitié éventrés par des obus. Dans ce sillage, le Hezbollah et son allié chiite Amal qui participent avec cinq ministres au gouvernement de 24 membres de Fouad Siniora ont refusé de participer à une réunion avec le Premier ministre britannique en visite au Liban.