Le rapport entre les Algériens et la politique demeure vague. Parmi eux, il y a ceux qui pratiquent cette politique, ceux qui ont des sympathies pour un parti ou un candidat sans être structurés et d'autres qui le sont. Il n'est pas facile de s'aventurer dans ce sujet, d'autant plus que des statistiques manquent. Les partis sont peu communicatifs sur leurs insuffisances et il y a peu d'études sociales et politiques dans le domaine. Mais à y voir de près, ce rapport regroupe plusieurs paramètres qui, ensemble, offrent une synthèse de ce rapport complexe. Des différents entretiens avec les gens, il ressort que plusieurs facteurs déterminent ce rapport, dont la famille. Plusieurs témoignages affirment qu'un tel a opté pour tel parti en suivant la tradition familiale, le parti en question ayant existé dans son environnement familial depuis son enfance ; d'autres expliquent leur adhésion par des affinités régionales avec les responsables de leurs partis respectifs. Mais d'autres facteurs jouent un rôle prépondérant comme le niveau d'instruction, l'âge, le sexe et surtout le monde professionnel où l'on évolue. Plusieurs militants ont affirmé avoir rejoint leur parti après «des conversations avec leurs collègues», notamment ceux qui s'initient au combat syndical. Il ressort, par ailleurs, que l'Algérien, contrairement aux affirmations des «intellectuels», n'est pas dupe ; il ne suit pas le mouvement comme on a tendance à le croire, mais il a bel et bien des idées, des opinions, parfois tranchées, sur les questions politiques. Cependant, les témoignages indiquent que la majorité refuse de franchir le pas du militantisme. Ils expliquent cette réticence à s'engager dans une structure politique par diverses raisons, comme l'arrivisme de leur chef, le clientélisme, etc. D'où cette méfiance à l'égard du politique.