Le ministère du commerce a formellement interdit la reconversion des commerces pendant le ramadan sans autorisation de ses services. Pour constater le respect de cette interdiction, dans les rues commerçantes d'Alger, nous nous sommes rapprochés de ces commerçants dont l'enseigne et l'activité sont contradictoires, à Belcourt, au Ruisseau, à Bab El-Oued, à la place du 1er-Mai, à Alger-Centre. Sur le terrain, la reconversion prend plusieurs visages. Certains commerçants préfèrent parler de «changement d'activité», alors que d'autres prétendront que «le local était fermé. Nous avons ouvert juste à l'occasion du mois de ramadan.» Interrogés sur le registre du commerce, ces commerçants reconvertis répondront, pour la plupart : «Nous travaillons au noir.» D'autres affirmeront que leur registre du commerce est en cours de changement. Questionnés sur la mesure d'interdiction décidée par le ministère, beaucoup en sont informés, cependant, ils contournent les contrôles. Puisque les «descentes» des contrôleurs se font la matinée, la parade est toute trouvée : «Nous ouvrons l'après-midi, après leur passage», disent-ils. Toutefois, les commerces reconvertis n'existent plus dans les grandes artères de la capitale. Le phénomène n'est pas aussi visible que les années précédentes. C'est dans les petites ruelles, loin des trajets habituels des contrôleurs, que la reconversion se fait, généralement vers la fabrication, mais surtout la vente des produits de large consommation, pendant ce mois de jeûne, ou encore l'habillement pour enfants. Enfin, il faut dire qu'il est difficile de reconnaître les vrais des faux commerçants reconvertis.