Les problèmes de distribution et de stockage auxquels sont confrontés les agriculteurs risquent de se répercuter négativement sur les niveaux de production et, par ricochet, sur les prix des oignons et des tomates l'année prochaine C'est la sonnette d'alarme tirée par l'Ugcaa. C'est ce qu'a indiqué, hier, lundi, Rabah Harnane, responsable au niveau de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) au cours d'une conférence de presse organisée au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). «On s'attend à une augmentation des prix des oignons et des tomates similaire à celle connue, ces derniers mois, par la pomme de terre», a-t-il affirmé en substance. Et d'expliquer que les agriculteurs, «qui sont livrés à leur sort quand ils subissent des pertes importantes comme ce fut le cas l'année dernière quand des quantités non négligeables de pomme de terre ont été jetées dans la nature», sont obligés de prendre leurs précautions pour ne pas tomber dans le même piège, ce qui n'est pas sans se répercuter sur le niveau de production et, par ricochet, sur les prix. Selon M. Harnane, la responsabilité de l'anarchie qui caractérise les marchés de fruits et légumes incombe au ministère du Commerce. «La distribution n'est pas du ressort du ministère de l'Agriculture, mais de celui du Commerce», notera-t-il. Et d'ajouter : «Les chambres froides sont distribuées à des commerçants alors qu'elles reviennent de droit aux agriculteurs (…) Le commerçant stocke sa marchandise pour la revendre au prix fort alors que l'agriculteur ne cherche qu'à écouler sa production». Selon d'autres intervenants, le problème s'est toujours posé au niveau de la commercialisation des produits agricoles. Ainsi, Omar Haffaf, directeur du marché de gros de Khemis El-Khechna, a assuré que les arrêtés ministériels et les décrets censés réguler le marché existent bel et bien, mais personne ne veille à leur application sur le terrain. D'après lui, ces arrêtés, pourtant signés par les ministères de l'Agriculture, du Commerce et de l'Intérieur, ont du mal à être appliqués dans les 42 marchés de gros que compte le pays. De l'avis du même intervenant, les intermédiaires constituent un autre problème récurrent. «Ce sont des canaux de distribution parasitaires», lancera-t-il.