Violence n Deux explosions ont visé, ce mardi matin, deux bus de transport en commun dans la montagne chrétienne au nord de Beyrouth, à la veille du deuxième anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. Les explosions se sont produites peu après 09h00 locales ( 07h00 GMT ) à l'intérieur des deux bus dans la région chrétienne résidentielle de Aïn Alak, dans le Metn-Nord, à deux km de Bickfaya, ont indiqué des sources de sécurité sans être en mesure de déterminer leur origine. Bickfaya est le village natal du ministre de l'Industrie Pierre Gemayel, assassiné en novembre, et de son père, l'ex-président Amine Gemayel, chef du parti Kataeb (Phalanges). Les bus, d'une capacité totale d'une soixantaine de passagers, circulaient, dans la matinée, dans la région de Aïn Alak, sur une route de montagne très fréquentée dans le Metn-Nord, lorsqu'une explosion a visé le premier véhicule. Le deuxième bus, qui roulait à quelques mètres derrière, a été visé par une deuxième explosion quelques minutes plus tard. Douze personnes ont été tuées et dix blessées, a annoncé l'agence officielle ANI. Le député Ibrahim Kanaân, du Courant patriotique libre (du général chrétien Michel Aoun, opposition), qui s'est rendu sur place, a affirmé qu'il était «inadmissible de viser des citoyens innocents». «Sans unité des rangs, nous ne pourrons pas surmonter cette phase», a-t-il dit, ajoutant que «tout le Liban est visé». Les explosions ont lourdement endommagé les deux bus qui transportaient des passagers en provenance des localités chrétiennes de Bteghrine, Aïn al-Touffaha et Bikfaya. Le toit de l'un d'eux a été totalement soufflé. Les forces de sécurité ont immédiatement bouclé le secteur. Les deux bus, appartenaient aux familles Saliba et Gemayel. Pierre Gemayel, 34 ans, a été abattu le 21 novembre à bout portant en pleine rue dans une banlieue de Beyrouth. Ces explosions interviennent à la veille du deuxième anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005 au moment où le Liban était sous tutelle syrienne. Elles se sont produites également au moment où le Liban traverse une grave crise politique, l'opposition menée par le Hezbollah chiite pro-syrien réclamant le départ du gouvernement de Fouad Siniora, issu de la majorité parlementaire antisyrienne, ainsi que des élections anticipées. Cette majorité, menée par le député Saâd Hariri, a appelé à un rassemblement massif mercredi dans le centre de Beyrouth pour marquer le 2e anniversaire de l'assassinat de son père. Dans le même secteur, l'opposition tient un sit-in depuis le 1er décembre pour réclamer le départ du gouvernement Siniora.