Initiée par la Ligue algérienne pour la promotion de la pensée juridique (Lapej) une rencontre a été organisée, hier, au forum d'El Moudjahid, sous le thème «la justice transitionnelle», et ce, avec la participation d'éminents spécialistes du monde juridique. Le président de la Lapej, M. Khaldouni, a tenu à souligner en premier lieu, l'importance de cette rencontre qui représente une occasion pour les spécialistes de s'approfondir dans ce sujet. La justice transitionnelle, définie comme un nombre de mécanismes et dispositifs qui diffèrent d'un pays à un autre, est l'une des solutions auxquelles plusieurs pays ont recouru pour résoudre les résidus des conflits internes souvent marqués par des spécificités. Pour M. Ben Hlilou, de l'université de Constantine, la justice transitionnelle permet d'instaurer un climat de confiance, de rompre le cycle de la violence, de répondre aux besoins des victimes et de garantir la primauté de la loi, quatre points sur lesquels, estime l'orateur, cette justice devient réelle.Rezzag Bara, ancien commissaire de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, rappelle, lui, que le concept existe depuis une quinzaine d'années, c'est un «processus qui permet après une période conflictuelle de rétablir la paix et de rendre la justice par des mesures pénales, des indemnités, etc». Toutefois, il soulignera que deux sortes de «justice transitionnelle» existent. Une punitive à l'exemple de celle appliquée en Argentine, en Ethiopie, etc. Cette justice est fortement politisée atteste-t-il et une autre restaurative. Celle qui vise à restaurer les victimes dans leurs droits et les indemniser. Un autre volet a été abordé en marge de cette rencontre, c'est celui de la formation. Ainsi, M. Zerhouni, vice-président de l'ONG «Avocats sans frontière», a indiqué que les avocats en Algérie doivent bénéficier de formation graduelle et de mises à niveau afin de surmonter certaines difficultés. «Je lance un appel aux autorités afin d'apporter un soutien à la formation des avocats car ils sont des auxiliaires de la justice», a-t-il dit en substance, ajoutant que la formation de cette catégorie bénéficiera en premier lieu au citoyen. Pour M. Zerhouni «la balance doit être équilibrée» entre les juges et les avocats. Il a rappelé, à ce titre, le protocole d'accord signé en 2002 entre l'Algérie et la France, lequel porte sur un partenariat dans le secteur entre les deux pays.