Rencontre n Le président américain et son homologue russe doivent continuer, aujourd'hui, lundi, dans un cadre détendu à la résidence familiale de Kennebunkport leurs discussions informelles. Les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont à leur plus bas niveau depuis longtemps. Elles ont surtout été affectées par le projet des Etats-Unis d'étendre leur bouclier antimissile à l'Europe. Poutine attend de son homologue une réponse directe à la proposition qu'il a faite au mois de juin, dernier, de partager une station radar exploitée par la Russie en Azerbaïdjan comme alternative au projet américain. Mais il y a d'autres querelles profondes, comme le statut du Kosovo, l'expansion de l'Otan aux portes de la Russie et les critiques de Bush contre l'état des libertés dans ce pays. Cette dernière question semble avoir été évacuée dès l'arrivée du président russe, hier, dimanche. Les deux présidents ont parlé de «la façon dont évoluent les systèmes démocratiques des deux pays de manière concrète et avec humour», a souligné le ministre des Affaires étrangères russe. La Maison-Blanche a invoqué aussi la coopération existant entre les deux pays, face au défi nucléaire iranien qui risque fort d'être évoqué. Bush, inquiet de l'évolution de la Russie et de l'avenir des relations entre les deux pays, a aussi une occasion rare de sonder Poutine sur sa succession en 2008, selon certains observateurs. Poutine a été accueilli à son arrivée sur le sol américain par Bush père qui l'a accompagné jusqu'à la maison surplombant l'Atlantique. Sans autre formalité, la femme de Bush, Laura, ne s'est pas retenue pour ajuster le col du président russe, arrivé sans cravate mais avec des fleurs. Bush a salué, pour sa part, celui qu'il appelle son «ami Vladimir» et l'a aussitôt emmené faire du bateau pour donner le ton d'une rencontre destinée à apaiser les tensions récentes. Les deux hommes ont ensuite eu une longue discussion «amicale et une ambiance conviviale autour d'un dîner de homard sans aborder les questions concrètes de politique internationale», a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères. Bush comptait sur le climat de détente auquel se prête la maison de ses parents sur l'Atlantique, là où il passait ses étés quand il était enfant, pour raffermir les liens en moins de 24 heures, lors de ce qui a été appelé le «sommet du homard», la spécialité locale. Après un petit déjeuner en tête-à-tête ce lundi, matin, les deux présidents pourraient encore repartir pour une promenade en bateau propice à l'évocation des sujets de divergences. Avant l'arrivée de Poutine, environ 1 500 manifestants ont rappelé à Bush sa condition de président le plus impopulaire qu'aucun autre depuis Richard Nixon selon de récents sondages. Ils ont défilé sous des pancartes proclamant : «Arrêtez la guerre, faites rentrer nos soldats», ou réclamant la destitution de Bush et de son vice-président Dick Cheney.