Résumé de la 39e partie n Steve s'inquiète : Sharon, qui doit être en compagnie de Neil, ne répond pas à ses multiples appels téléphoniques. Steve ne lui avait pas répondu, il ne s'était même pas retourné, courant pour attraper son train. Il avait hésité à lui téléphoner du bureau, mais s'était dit qu'il valait mieux qu'elle le crût réellement mécontent. Il s'inquiétait à son sujet. Elle était par trop insouciante. L'avant-veille au soir, en rentrant tard du bureau, il les avait trouvés endormis, elle et Neil, la porte d'entrée ouverte. Il n'avait donc pas téléphoné, il ne s'était pas réconcilié avec elle. Et quand il était descendu du train de dix-sept heures trente ce soir-là, Roger Perry l'attendait à la gare, l'attendait pour le conduire chez lui et lui annoncer que Nina était morte. Près de deux années avaient passé. Deux années de solitude et de chagrin, jusqu'au matin, il y a six mois, où on l'avait présenté à l'autre invitée des actualités télévisées, Sharon Martin. Le pare-brise était suffisamment nettoyé maintenant. Steve monta dans sa voiture, tourna la clef, et, donnant à peine au moteur le temps de démarrer, appuya sur l'accélérateur. Il n'avait qu'un désir, rentrer chez lui et retrouver Neil en bonne santé. Il voulait que Neil soit à nouveau heureux. lI voulait embrasser Sharon, la tenir contre lui. Cette nuit, il voulait l'entendre bouger dans la chambre d'invités, savoir qu'elle était tout près. Tout finirait par s'arranger. Rien ne devrait plus se mettre entre eux deux. Steve mit quinze minutes pour faire le trajet au lieu des cinq habituelles. Les routes n'étaient qu'une plaque de glace. A un stop, il appuya sur le frein et la voiture glissa jusqu'au milieu du croisement. Heureusement, il n'y avait personne dans l'autre sens. II tourna enfin sur Driftwood Lane. La rue lui sembla inhabituellement sombre. Cela venait de sa maison — les lumières étaient éteintes ! Un sentiment de terreur le raidit de la tête aux pieds. Sans tenir compte du verglas, il enfonça l'accélérateur et la voiture fit un bond en avant et vira en dérapant. Il s'engagea dans l'allée et s'arrêta brutalement derrière la voiture de Sharon. Grimpant précipitamment les marches, il introduisit la clef dans la serrure et ouvrit la porte d'entrée. «Sharon... Neil, appela-t-il. Sharon... Neil...» Le silence glacé contrastait avec la chaleur de l'entrée. «Sharon... Neil», appela-t-il à nouveau. Il regarda dans le salon. Des papiers jonchaient le sol. Neil avait dû faire des découpages ; il y avait des ciseaux et des bouts de papier sur une page ouverte. Un bol de chocolat et un verre de sherry encore pleins étaient posés sur la petite table basse près de la cheminée. Steve se rua dessus, tâta le bol. Le chocolat était froid. Il se précipita dans la cuisine, remarqua la casserole dans l'évier, bondit dans l'entrée et entra dans le petit bureau. Il était également vide. Un feu luisait dans la cheminée. Il avait demandé à Bill de l'allumer avant de partir. (à suivre...)